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Face à l’élargissement de la protestation, le gouvernement ne donne toujours pas satisfaction
29 juin 2019, par
Le MEDEF-Réunion a joint sa voix à celle de la Production locale réunie pour demander au gouvernement de revenir à une politique où les aides de l’État à l’économie réunionnaise allaient de soi, sur la base de la reconnaissance d’une situation spécifique à notre île. Le gouvernement ne semble pas trembler, tandis que la signature d’accords de libre échange entre l’Union européenne et des pays dont les productions concurrencent celles La Réunion se profile. Le constat de dialogue rompu avec l’État mis en avant par ces acteurs économiques rappelle l’urgence de changer le rapport de forces. L’élaboration d’un projet réunionnais par une conférence territoriale élargie est de nature à renforcer la position de La Réunion dans la définition de nouveaux rapports avec Paris et l’Union européenne.
Jeudi soir, le MEDEF Réunion tenait son assemblée générale en présence de Jacques Billant, préfet de La Réunion. A cette occasion, le président de cette organisation, Didier Fauchard, a exprimé sa position au sujet de la politique du gouvernement, jugée contraire aux intérêts des entreprises de notre île. Il a été soutenu par l’intervention de Didier Robert, président de la Région Réunion. Ce dernier estime qu’il est bien difficile de se faire entendre par Paris. Il préconise d’aller vers plus d’autonomie économique. Ceci devrait permettre une plus grande stabilité des dispositifs législatifs s’appliquant aux entreprises réunionnaises.
Ces prises de position rejoignent celle exprimée la veille par la Production locale réunie, collectif regroupant les principaux acteurs de l’agroalimentaire à La Réunion. Ils estiment en substance que l’on ne peut balayer d’un revers de la main des dispositifs qui selon eux ont fait leur preuve. Ce modèle se base notamment sur un important soutien de l’État via la défiscalisation, les réductions de cotisation sociale et les subventions directes à la production. Ce train de mesures se base sur la reconnaissance de la spécificité de La Réunion en raison de son éloignement de l’Europe, de la supposée étroitesse de son marché intérieur et d’autres « handicaps » structurels. Cette reconnaissance est d’ailleurs traduite dans l’article 342 du traité de l’Union européenne, le Traité de Lisbonne, qui permet à l’État d’adapter les règlements et directives européennes. Mais pour la Production locale réunie, le gouvernement peine à traduire dans son budget sa faculté à débloquer des fonds supplémentaires au profit de l’économie réunionnaise.
De ce droit d’adaptation résulte notamment une aide versée aux filières canne de Guadeloupe et de La Réunion d’un montant annuel de 38 millions d’euros, dont 28 millions pour notre île. Cette somme est destinée à compenser la fin des quotas sucriers qui mettent directement en concurrence la totalité de la production réunionnaise sur le marché européen. Elle n’est toujours pas inscrite dans le prochain budget de l’État.
C’est donc un large front qui se constitue pour demander au gouvernement de ne pas considérer les outre-mer comme une « variable d’ajustement » du budget de l’État.
En effet, Production locale réunie et le MEDEF-Réunion estiment que les aides que leur verse l’État ne doivent pas faire l’objet d’arbitrages, car elles sont un pilier de leur modèle économique.
Pour le moment, cette mobilisation n’a pas semblé faire trembler le gouvernement. Hier, le ministère de la Transition écologique a publié un communiqué au sujet de la filière canne. Mais il portait sur un tout autre sujet que l’annonce de l’inscription de l’aide de 38 millions d’euros à la Guadeloupe et à La Réunion. En effet, le gouvernement a décidé d’élargir le versement de la prime bagasse à toutes les installations produisant de l’électricité à partir de la biomasse de canne à sucre. Et de rappeler qu’à La Réunion, le montant de cette prime est de 14,50 euros par tonne. Ceci ne constitue pas une réponse à l’inquiétude d’une filière qui procure 18500 emplois directs et indirects à notre île.
Cette mobilisation intervient au moment où l’Union européenne continue de négocier et de signer des accords commerciaux avec des Etats regroupés en organisations régionales. Le dernier en date a été signé hier, il s’agit d’un accord de libre-échange avec le MERCOSUR, communauté économique de l’Amérique du Sud. Ce libre-échange portera notamment sur les produits agricoles. Rappelons que le Brésil est traditionnellement le premier producteur mondial de sucre de canne, avec un coût de production défiant la concurrence réunionnaise.
De plus se profilent les accords de partenariat économique que l’Union européenne négocie avec les Etats voisins. Trois sont en cours, et ils prévoient l’ouverture du marché européen aux importations en provenance de ces pays. La Réunion est donc d’autant plus concernée que ses productions peuvent entrer en concurrence avec celles venant de celles des Etats voisins. C’est donc une très grande menace qui se profile.
Ceci suppose que dans le schéma actuel, l’économie réunionnaise devrait bénéficier d’un soutien encore plus important de l’État pour défendre ses intérêts dans la négociation afin notamment d’avoir le droit à des aides publiques sur le modèle de celle qui avait été obtenue pour compenser la suppression du quota sucrier, et donc la mise en concurrence avec le marché mondial.
Mais l’attitude du gouvernement n’annonce rien de bon quant à son soutien à l’intégration de La Réunion dans les accords de libre-échange négociés par l’Union européenne. En effet, il n’a toujours pas donné suite à la demande d’inscrire dans le prochain budget l’aide compensatoire à la filière canne, alors que cette aide est inscrite dans le document signé par l’État avec les planteurs et l’industriel, la Convention canne.
Ceci témoigne d’un système arrivé à bout de souffle. De cette situation, une nouvelle prise de conscience va-t-elle émerger ? Dans un communiqué publié mercredi dernier, le Parti communiste réunionnais a rappelé l’importance pour de rassembler les forces vives autour d’un projet réunionnais. Ce projet serait alors porté d’une seule voix dans la négociation avec Paris. La conférence territoriale élargie pourra être le lieu de construction de ce projet.
M.M.
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