Chambre de commerce et d’industrie

Un rôle d’interface entre l’économie et la puissance publique

11 octobre 2004

Dès la naissance de la première Chambre de commerce et d’industrie, à Marseille en 1599, la vocation de cette institution est clairement définie : être un lieu de rencontre entre la puissance publique et les forces économiques. La naissance de ces “lieux de rencontre” est officialisée par Henri IV qui en soulignera le rôle consultatif tout comme le fera après lui Louis XIV.
Si les Chambres de commerce sont supprimées sous la Révolution Française, elles sont remises au goût du jour sous Bonaparte et le 19ème siècle verra se développer un réseau de Chambres consulaires sur l’ensemble du territoire français. La Réunion intégrera ce réseau avec la création de sa Chambre de commerce officialisée par un arrêté du gouverneur de l’île, le 7 août 1830, devenant ainsi la 37ème Chambre de commerce de l’histoire de France. Le rôle consultatif dévolu aux CCI par Henri IV et Louis XIV évolue avec la loi de 1898 qui crée un statut d’établissement public “représentant les intérêts généraux du commerce et de l’industrie auprès des pouvoirs publics”.
Depuis, d’autres textes ont conforté le statut juridique des CCI, notamment en 1960, 1964 et 1990.
Aujourd’hui, plus que jamais, les CCI, et celle de La Réunion qui n’échappe pas à la règle, sont les interlocuteurs privilégiés des collectivités et de l’État pour tout ce qui concerne le développement économique. La CCIR, qui est concessionnaire et gestionnaire du port et de l’aéroport, a entre les mains deux leviers importants du développement économique de La Réunion, compte tenu de notre insularité. De plus, l’acte 2 de la décentralisation, même s’il fait encore planer quelques incertitudes, va conférer un rôle d’interlocuteur encore plus important à la CCIR. L’incertitude réside dans le fait que le gouvernement, à la demande d’un certain nombre d’élus, hésiterait à ne pas laisser aller la gestion des aéroports aux régions ni celle du port. Reste que l’expérience, on serait tenté de dire la “jurisprudence” des TOS, suite à l’arrêt du Conseil constitutionnel pour cause de non-égalité de traitement, aurait quelque peu refroidi le gouvernement qui n’a pas envie de se voir une nouvelle fois sanctionné en ne traitant pas La Réunion au même titre que les autres régions françaises dans les prérogatives dévolues par cette seconde phase de la décentralisation...
Forte d’un budget de 841,3 millions de francs, dont 324,9 millions consacrés à l’investissement, la CCIR semble susciter bien des convoitises, avec pas moins de 9 listes en présence, qui, dans la présentation de leur programme, défendent souvent des intérêts corporatistes, sans que l’on ne voit véritablement émerger une réelle ambition, une vision globale et un positionnement de la CCIR en tant que “point de convergence” des intérêts conjugués du monde de l’industrie, du commerce et des services...

S. D.


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Témoignages - 80e année


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