À Bras-Panon

Un Salon consacré aux machines agricoles

4 mai 2007

En raison des élections, la Foire agricole de Bras-Panon a été annulée. Cependant, le Maire de cette collectivité, Daniel Gonthier (également Conseiller général et Directeur du Parc National de La Réunion), organise dans sa commune, du 10 au 13 mai, le 1er Salon du Machinisme Agricole et des Travaux Publics de La Réunion.
Pour présenter cet événement, Patrick Hoareau, le Directeur général de la Fédération Régionale des Coopératives Agricoles (FRCA), l’a invité à une conférence de presse. Celle-ci s’est tenue hier, dans les locaux de la Chambre d’Agriculture, en présence de son Président, Jean-Yves Minatchy. Patrick Hoareau a mis en évidence que les deux premiers jours étaient réservés aux professionnels. Du samedi au dimanche, en revanche, ce Salon est ouvert à tout le monde. L’entrée étant gratuite, il devrait y avoir du monde. Cependant, le Directeur adjoint a souligné qu’il ne s’agissait pas d’une foire. Dès lors, il n’y aura ni démonstration du matériel agricole, ni forains. Cependant, des animations portant sur la sécurité dans la conduite et le maniement d’engins seront proposées.

Un leitmotiv du Salon : la productivité de la filière canne passe par la mécanisation

Le potentiel de coupe mécanique de la canne se situe, à moyenne échéance, à 55% des surfaces agricoles dévolues à cette graminacée. Or, aujourd’hui, il ne se situe qu’à 15%. Pour cela, il faut que les agriculteurs réunionnais s’équipent en récolteuses. Pour ce qui concerne ces dernières, elles ne sont pas encore toutes au point. Néanmoins, les essais actuels menés par le CIRAD (Centre de Coopération Internationale de la Recherche Agronomique pour le Développement) devraient assez vite aboutir.

La diminution des coûts de la mécanisation passe par la CUMA

Qui dit plus de mécanisation dit plus d’argent dépensé pour des agriculteurs qui ont parfois une solvabilité assez dégradée. C’est pourquoi, les organisateurs du Salon ont tenu à promouvoir les Coopératives d’Utilisation du Matériel Agricole (CUMA). Ces dernières sont apparues en 1983 à La Réunion. Actuellement, il existe 105 structures de ce type dans l’île, en majorité dans le secteur de la canne à sucre. Pour créer une telle coopérative, il faut rassembler au moins 4 agriculteurs. Sur l’île, la moyenne des CUMA est de 8 personnes. Pour Jean-Yves Minatchy, Président de la Chambre d’Agriculture, il s’agit d’un véritable exploit puisque l’agriculteur est « plutôt individualiste ».
Eddy Richauvet, de la Fédération Départementale des CUMA, a rappelé les deux types d’aides publiques dont un agriculteur peut bénéficier au sein d’une CUMA. Premièrement, il a la possibilité de demander une subvention mécanisation. Pour une coupeuse de canne, celle-ci représente 50% du coût, avec un plafond fixé à 97.000 euros. Concernant les autres matériels agricoles, l’aide se monte à 45%, avec un plafond fixé à 38.000 euros si la CUMA a moins de 10 sociétaires, et plus de 50.000 euros s’il atteint ou dépasse ce chiffre. Le financement de ces subventions mécanisation est assuré à 40% par le Conseil général et le reste revient à l’Union européenne. Deuxièmement, l’Etat offre également à l’agriculteur d’une CUMA la possibilité d’avoir des prêts bonifiés à un taux préférentiel de 3%. Au-delà de ces possibilités, un agriculteur a de nombreuses raisons d’opter pour la CUMA : l’utilisation rationnelle du matériel ; un renouvellement plus rapide du matériel qui, par conséquent, est plus performant ; un endettement individuel moindre ; la constitution d’un réseau avec d’autres agriculteurs, qui peut être synonyme d’entraide ; des prix de revient en baisse.

Matthieu Damian


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