La mauvaise volonté des pétroliers

Une compagnie veut faire financer la baisse par les gérants de station-service

29 novembre 2008, par Manuel Marchal

Les pétroliers n’ont même pas commencé à contribuer à la baisse des prix qu’ils ont déjà prévu de faire supporter la baisse de leur marge sur les gérants de station service. C’est un geste qui montre leur mauvaise volonté pour régler le problème. Du haut de leur puissance, ils pensent en effet que tout le monde devrait accepter leur domination. Les gérants de station service emploient 1.600 personnes.

Une nouvelle menace sur le modèle réunionnais de distribution des carburants qui fait vivre 1.600 familles, tel est le résultat de la lettre envoyée à tous les gérants des stations Tamoil par la compagnie pétrolière indique Gérard Lebon, président du syndicat des gérants de station-service.
Puisque le 10 novembre, le préfet a décidé de baisser les prix de 10 centimes, cette compagnie pétrolière voudrait faire financer une partie de cette baisse par la diminution des marges des gérants de station service, annonce Gérard Lebon.
Il rappelle qu’en août dernier, Tamoil et Total avaient déjà tenté pareille manœuvre. Mais la mobilisation des gérants avaient fait échouer ce plan.
Et aujourd’hui, la menace revient.
Gérard Lebon explique que la marge de 10 centimes perçue par les gérants sur les prix des carburants n’a quasiment pas augmenté depuis 2006. Ce sont ces 10 centimes, et le développement des activités "boutique", qui permettent de faire vivre 1.600 travailleurs.
Or, les deux produits phare des boutiques, alcool et cigarettes, sont sur la selette. Dans le même temps, une compagnie pétrolière veut diminuer les marges de ses gérants de station.
Après plusieurs années de gains, un pétrolier veut-il nous faire croire qu’il a les reins moins solides qu’un gérant de station-service, dit en substance Gérard Lebon. Ce dernier rappelle que dans de très nombreux domaines, les gérants doivent se plier aux décisions des pétroliers sous peine de fin unilatérale de leur contrat. « Nous sommes à la merci des pétroliers », précise-t-il, tout en constatant que dans la filière, « des gens se rémunèrent allègrement ». Tout cela nourrit l’exaspération d’une profession qui ne manquera pas de se mobiliser si besoin est.

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