Le redressement à court terme est illusoire

Une crise économique mondiale bien plus grave qu’annoncée

14 octobre 2009, par Sanjiv Dinama

La crise économique est plus que jamais très profonde à l’heure actuelle alors qu’on fait croire à une amélioration. Les Etats sont intervenus massivement en injectant des liquidités dans l’économie, ce qui donne une illusion d’embellie.
A La Réunion, les collectivités sont également confrontées à un endettement qui résulte de la crise. On compte actuellement plus de 120.000 demandeurs d’emploi. N’y a–t-il pas nécessité de sortir de la crise à partir de nos propres fondamentaux ?

Tous les Etats ont mis des liquidités et lancés des plans de relance. Ces Etats ont été pour cela, obligés d’emprunter afin de faire face aux conséquences de la crise. Mais ils sont aujourd’hui confrontés à une aggravation de la dette (dette publique et déficit).
On s’attend à ce que les déficits soient comblés. Mais le bilan en milieu d’année 2009 montre que les pays riches ne pourront pas recouvrir le déficit et retrouver la stabilité financière.

Situation alarmante

Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne sont actuellement très menacés. La situation est alarmante. Les déficits publics des pays occidentaux ne cessent de se creuser. Pour la France par exemple, les recettes sont en chute libre. Moins d’argent rentre dans les caisses de l’Etat. Les recettes fiscales nettes du premier semestre baissent à 108,5 milliards d’euros, soit 25% de moins que celles du premier semestre 2008. L’impôt sur les sociétés, qui répercute les reculs de chiffres d’affaires, voit ses recettes dégringoler de 80,5%. La dette devrait atteindre fin 2009 presque 84% du PIB et le déficit budgétaire 140 milliards d’euros, soit 7,5% du PIB.
L’Europe demande que la France ramène le déficit à 3,5% du PIB comme défini par le critère de Maastricht.
La situation est aussi critique pour les Etats-Unis où le déficit public ne cesse de se creuser. Le déficit budgétaire pour l’exercice 2009, qui prend fin le 30 septembre, devrait atteindre 1.580 milliards de dollars, soit 11,2% du PIB américain. La prévision de déficit cumulé sur 10 ans devrait être relevée d’environ 2.000 milliards de dollars à quelque 9.000 milliards.
Barack Obama avait promis de réduire d’un quart le déficit américain d’ici la fin de son mandat de quatre ans, ce qui s’avère quasi impossible.
La France prévoit le mettre en place un grand emprunt supplémentaire pour soutenir le plan de relance. On continue de creuser les déficits sans savoir comment on va pouvoir récupérer les sommes injectées.
Des pays comme l’Islande, les Maldives ou encore les Seychelles se trouvent au bord du gouffre financier. Comment ces pays vont-ils s’en sortir ?
Le Président des Maldives, Mohamed Nasheed, ne pourra se rendre à Copenhague faute de moyen financier, alors que son pays se trouve non seulement confronté à une crise économique mais également écologique.

Quatre grandes orientations prioritaires pour La Réunion

A La Réunion, les collectivités sont confrontées à un endettement qui résulte de la crise (par exemple baisse des recettes de l’octroi de mer pour les communes). De même, des secteurs comme l’industrie, le BTP ou l’artisanat sont fortement touchés par la crise. On compte à l’heure actuelle plus de 120.000 demandeurs d’emploi. Peut-on imaginer un redressement sans attendre que la situation s’améliore en France et en Europe ? Si à Paris ou à Bruxelles, les choses ne s’améliorent pas, que fait-on ?

La Région et le Département ont défini quatre grandes orientations prioritaires pour notre île :
- Répondre à la crise et à l’urgence sociale
- Veiller à l’adaptation des futures politiques européennes et nationales à la situation réunionnaise
- Les modes de gouvernance rénovées et des garanties de ressources pour le développement
- Une nouvelle étape pour le développement durable à l’horizon 2025 avec notamment l’autonomie énergétique et la recherche de la sécurité alimentaire.

Ce n’est que l’application de ces orientations prioritaires qui permettra une création suffisante d’emplois destinés aux Réunionnais.
Il faut également s’ouvrir au monde pour un co-développement durable. On a anticipé à La Réunion en ouvrant nos relations avec les pays voisins et notamment les pays émergents comme la Chine et l’Inde (implantation des consulats).
Les pays de la région doivent s’unir pour faire face à la crise. Cette union ne pourra se faire que dans le cadre d’un co-développement.

Sanjiv Dinama


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