L’IEDOM présente le premier bilan économique 2007

Une croissance robuste, mais perturbée par Gamède et les élections

15 février 2008, par Edith Poulbassia

Pour l’IEDOM, l’économie se porte globalement bien en 2007. Une croissance qui a repris après une année marquée par le chikungunya, et ce, malgré un premier semestre ralenti. La hausse des prix ? Limitée, estime l’IEDOM, mais l’alimentation et les loyers ont pesé dans la balance. D’où l’impression de baisse du pouvoir d’achat pour les ménages modestes.

Ce n’est qu’un “bilan précoce”. Les chiffres définitifs seront disponibles en juin prochain, mais l’IEDOM est déjà en mesure de présenter les premiers indicateurs de l’année dernière. « La croissance en 2007 devrait être robuste, tirée par la consommation des ménages, les revenus ayant augmenté en raison d’une bonne orientation du marché du travail et une faible inflation, même si ce n’est pas toujours notre perception. La commande publique est un élément porteur de cette croissance avec des perspectives d’avenir intéressantes (tram-train, route du Littoral), et dans une moindre mesure, la contribution de l’investissement privé », explique François Dallier, Directeur de l’IEDOM. 
Une croissance robuste, qui devrait atteindre les 4,5% semblables à 2005, voire plus, avance François Dallier. Finis en effet le chikungunya et les perturbations de l’économie qui avaient fait perdre 0,4 point à la croissance. Et pourtant, l’année 2007 avait plutôt mal commencé. Un premier semestre marqué par le cyclone Gamède, avec la destruction du pont de la Rivière Sainte-Etienne à Saint-Louis, qui avait entravé les échanges entre le Sud et le reste de l’île. Un premier semestre qui a aussi subi « l’attentisme des acteurs économiques durant la période préélectorale ». En clair, les acteurs économiques ont préféré jouer la prudence en attendant les résultats des élections.
Ce qui n’a pas empêché l’économie de reprendre « vigoureusement au cours du second semestre ». Principal moteur de la croissance, la consommation des ménages. Tous les chiffres font ainsi mentir le sentiment général de la population qui conclut à la baisse du pouvoir d’achat. Les ventes de voitures neuves ont progressé de 7,4%, soit 24.052 véhicules en plus sur nos routes saturées. La croissance des crédits à la consommation reste soutenue même si le rythme s’est ralenti par rapport à l’année précédente (6,2% au lieu de 11,7%). Les importations destinées aux ménages ont augmenté de 0,8%, et d’ailleurs, l’Octroi de mer a progressé de 4,6% en 2007.

A noter que l’inflation est restée modérée avec un indice moyen des prix évalué à 1,4% contre 2,6% en 2006. Elément à souligner, puisque c’est un fait nouveau, l’alimentation contribue de moitié à cette inflation. Explications avancées : la hausse des prix des fruits et légumes à cause des dégâts de Gamède, et au niveau mondial, la hausse des prix de l’alimentation pour le bétail ainsi que de l’engrais. L’autre moitié de l’inflation est à mettre en relation avec les services, dont les loyers qui ont progressé de 3,2% en moyenne. Les hydrocarbures n’ont pas pesé l’année dernière, mais ce n’est que partie remise. Les ménages les moins aisés ont été les premiers à subir l’inflation, avec l’alimentation et les loyers.
L’IEDOM constate une croissance de 5,1% pour l’emploi dans tous les secteurs. Le taux de chômage atteint 24,2% au second semestre 2007 contre 27,5% en 2006. Quelques chiffres : 56.702 demandeurs d’emploi, 38.774 chômeurs indemnisés et 66.504 allocataires du RMI (contre 73.315 en 2006).
Les entreprises ont été plus frileuses en début d’année, mais les importations de biens d’équipements sont reparties à la hausse en cours d’année. Il en est ainsi des créations d’entreprises, mais 5.445 ont finalement vu le jour, soit une progression de 4,6%. Le BTP, le Tourisme et le Commerce sont les 3 secteurs en forme. Sans surprise, toutes les branches du BTP tirent la croissance grâce aux grands travaux, et dans une moindre mesure, à la construction de logements et bureaux. 23.826 personnes travaillent dans le secteur, soit une progression de 7,9%. Le Tourisme et l’Hôtellerie donnent des signes de reprises, avec 16,7%. Les grands hôtels surtout tirent leur épingle du jeu, avec un taux d’occupation de 61,4% (66,1% en 2005). L’industrie, les services marchands et l’industrie agro-alimentaire ont un bilan mitigé. Exemple avec l’agro-alimentaire qui a subi une baisse de la production locale (boissons, produits laitiers, viandes, charcuterie). La plus mauvaise campagne sucrière de la décennie n’y est pas étrangère avec seulement 1.575 tonnes de cannes manipulées. L’agriculture a souffert des dégâts de Gamède.

Edith Poulbassia


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