Nouvelle pesée des entreprises réunionnaises

Une économie de commerce et de services

18 mai 2004

Dix ans après la dernière pesée économique des entreprises réunionnaises, la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion (CCIR) a délivré hier les résultats de 2004. Principal constat de cette étude : en une décennie, l’économie réunionnaise a beaucoup évolué. Le commerce et les services ont accentué leur place parmi les différents secteurs d’activité. Une évolution liée à la forte croissance de la consommation.

Ces dix dernières années le secteur des services a été marqué par l’avènement de nouvelles branches : TIC, tourisme, métiers du conseil et de l’ingénierie, centre d’appels... (photo Imaz Press Réunion)

La pesée économique permet de mesurer le poids économique des secteurs d’activité (industrie, commerce, services) à partir de données statistiques.
En dix ans, le nombre de professionnels inscrits au registre du commerce et des sociétés est passé de 14.003 à 22.497, soit une progression de plus de 60%. L’analyse des variables statistiques de pesée par branches professionnelles fait apparaître des évolutions contrastées.
Dans le secteur industriel, il a été relevé "un tassement du nombre d’entreprises relevant de la branche agro-alimentaire (- 10,03%) compensé par un accroissement important du niveau d’emploi salarié (+ 41,99%)".
La branche BTP, elle, fait état "d’une évolution plus contrastée avec une importante hausse du nombre d’entreprises (+ 93,96%) atténuée par une moindre progression du niveau d’effectifs salariés (- 14,95%) qui s’explique par la poursuite des politiques de restructuration de la filière".
Dans les autres domaines de l’industrie, la CCIR a remarqué "une hausse très significative du nombre d’entreprises (+ 60,72%) compensée par le maintien du niveau des effectifs salariés quasiment inchangé entre 1994 et 2004 (+ 0,88%)". En général les travailleurs se mettent de plus en plus à leur compte en créant leur propre entreprise et les grosses entreprises se spécialisent dans leur corps de métier, abandonnant les activités annexes.
Pour la catégorie commerce, a été relevée "une évolution significative des structures de plus de 10 salariés (+ 4,64%) qui s’est néanmoins traduite par une progression significative de l’emploi avec un accroissement de la taille moyenne des commerces de plus de 10 salariés en raison de la hausse importante des emplois salariés (+ 55,13%) sur une branche déjà très attractive en matière d’emploi (65,30% des emplois total du secteur.
Pour les entreprises de moins de 10 salariés, alimentaires et non alimentaires, on relève une progression nette du nombre d’entreprises avec respectivement + 52,28% et + 53,83%, ce qui traduit la réelle vitalité de ces deux branches. Néanmoins, l’analyse de la variable effectifs salariés de ces deux sous catégories montre pour l’ensemble du commerce un fléchissement de la taille moyenne des structures en termes d’effectifs par entreprise
".

De plus en plus de T.P.E.

En ce qui concerne les services, la CCIR relève "une forte évolution du nombre des entreprises relevant de la branche Tourisme (+ 238%) qui s’explique par la conjugaison des politiques de promotions et d’accompagnement régional au développement de l’offre, ainsi que l’apport des mesures de défiscalisation des investissement dans les DOM, qui fait du tourisme l’un des principaux contributeurs à la création de richesse du Département. L’impact sur le niveau de l’emploi de ce secteur a été déterminant puisqu’il y a eu un doublement des effectifs.
Dans les autres branches, on constate, sur la variable nombre d’entreprises, une progression de même nature pour les entreprises relevant des Institutions financières et conseil à l’entreprise, tributaire d’un taux de progression de +764%, tandis que les deux autres branches Transport et Autres services enregistrent une évolution moins remarquable de +34,14% et de +31,61%.
Les institutions financières et de conseil à l’entreprise ont doublé leur niveau d’emploi (+253%) : cela s’explique par le développement des réseaux de courtage en assurance, des guichets bancaires de proximité et des réseaux de distribution de crédit, forts consommateurs de ressources humaines, notamment en personnel commercial"
.
En conclusion la CCIR indique que "toutes les branches confondues, il ressort des tendances observées une relative atomisation du tissu économique local qui se traduit par une progression du poids des TPE (Toutes Petites Entreprises) dans le tissu économique local".
La dynamique créée par la réalisation de l’égalité des droits sociaux entre les Réunionnais et les métropolitains explique en grande partie cette évolution économique. Mais cette dynamique arrive au bout de ses effets. Il faut donc mettre en œuvre un projet de développement cohérent et durable permettant de répondre aux besoins des Réunionnais en matière d’emploi, de logement, de cohésion sociale etc. Et ne pas toucher aux acquis sociaux des Réunionnais ni aux services publics qui ont permis les progrès mis en évidence par cette étude.

Eiffel


Tour d’horizon des activités économiques

Le commerce est le premier employeur de l’économie marchande locale. La catégorie commerce est marquée par un faible accroissement du nombre d’entreprises nouvellement créées relevant de structures de moyenne et grande taille, accompagné par un important flux de création d’emploi.
A contrario l’industrie marque, au travers du maintien quasi identique du niveau de l’emploi entre les pesées de 1994 et de 2004 (-1%), le découplage progressif qui s’est opéré entre la dynamique de création d’activité et sa traduction en termes d’emploi. Il demeure le plus gros contributeur de taxe professionnelle et de création d’entreprises mais sans impact direct sur le nombre d’emplois de ce groupe.
Le secteur des services affiche des performances remarquables. L’actualité de ces 10 dernières années a, en effet, été marquée par l’avènement de certaines branches relevant de ce secteur (TIC [Technologies de l’information et de la communication], tourisme, métiers du conseil et de l’ingénierie...) qui confirme la place prise par ces activités dans l’économie locale.


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