Saint-Philippe : “Vann’Expo” les 21 et 22 juillet à la Maison de Quartier du Souffleur

Une maison de la tresse pour le vacoa ?

22 juillet 2005

Hier matin à Saint-Philippe, l’action “Vann’Expo” a été présentée. Des femmes ont créé et relooké des objets avec du vacoa. Cette commune projette de réhabiliter l’usine du Baril en une “Maison de la Tresse” et de créer “un atelier musée” avec le soutien de la Chambre de métiers et de l’artisanat, du Conseil régional et du Conseil général. Afin de se rendre compte de la faisabilité de ces projets, les élus se sont rendus sur place.

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Bientôt, la ville de Saint-Philippe fêtera le vacoa. Dans ce végétal, tout est utilisable : les racines, le chou et les tiges. Ces dernières représentent la matière première pour la fabrication des “vans”, des “bertelles”, des “soubiks”... De nos jours, ces produits artisanaux sont fortement concurrencés par ceux de Madagascar sur le marché local, mais il y a de la place pour tout le monde.
Le paysage côtier du Sud sauvage est habillé de vacoa. À Saint-Philippe tout particulièrement, tous les jours de la semaine, des particuliers exposent en bordure de route leurs créations en vacoa. À ce jour, le tressage de vacoa est une activité d’appoint, occasionnelle ou occupationnelle. Ce métier est même en voie de disparition, les jeunes n’étant guère attirés par cette activité.

La sauvegarde d’une tradition réunionnaise

Dans un souci de sauvegarder et de perpétuer cette tradition réunionnaise, l’action “Vann’Expo” a été tissée à Saint-Philippe. Elle a reçu l’aval de la Chambre de métiers et de l’artisanat, de l’Europe, du Ministère du Commerce, de l’artisanat et des très petites entreprises et du Conseil régional. Cette formation s’est déroulée sur dix semaines. Onze artisanes ont échangé leurs idées avec Erik Barray, un artiste vannier et designer. Ces femmes ont puisé en elles leur source de création.
Hier, elles ont présenté le fruit de leur imaginaire à la Maison de Quartier du Souffleur. Une centaine de pièces uniques, des paniers, des luminaires, des sacs, des meubles de jardin la décorent. Tous ces objets ont trouvé des acquéreurs et les participantes ont acquis un savoir-faire. Maintenant, la consolidation de cette solide expérience passe par le chemin du développement durable. À Saint-Philippe, le taux de chômage des personnes en âge de travailler atteint 53 %.

Réhabilitation de l’ancienne usine du Baril

Pour donner de l’activité, la mairie compte réhabiliter l’usine du Baril en une “Maison de la Tresse”. Pour M. Batillon, le représentant de la Région, il est "nécessaire de trouver des revenus à travers ces produits tout en travaillant avec les ressources locales". "Tout est utilisable dans le vacoa", rappelle M. Robert le représentant de la Chambre de métiers et de l’artisanat. "Aujourd’hui, le bricolage n’est plus permis", précise-t-il. Tenant compte de l’abondance de ce végétal, M. Salvan, le maire, souhaite "créer une véritable filière économique depuis l’approvisionnement en matériaux en passant par l’œuvre de l’artisan jusqu’à la commercialisation".
M. Patel, technicien à la Chambre de métiers et de l’artisanat et coordonnateur du projet “Maison de la Tresse” assure que "cette initiative est réalisable car la culture du vacoa est ancrée dans la population". C’est pour lui la condition première de la réussite. Cette idée séduisante s’inscrit dans la voie d’un développement économique qui respecte le milieu naturel et la culture locale.

Jean-Fabrice Nativel


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