Salazie

Une station de recyclage du lisier pour les éleveurs de Grand-Ilet

27 juin 2008, par Edith Poulbassia

Le maintien et le développement de l’élevage à Grand-Ilet dépendent de la capacité à gérer les effluents. Jusqu’à présent l’avenir des filières porcines et avicoles était compromis, alors qu’elles constituent les principales activités de l’îlet. Une solution durable a été trouvée : équiper Grand-Ilet d’une station de traitement du lisier. Les travaux démarrent la semaine prochaine.

Les matières sèches sont stockées dans un hangar de traitement et transformées en composte.
La station de traitement de Grand-Ilet devrait traiter les effluents au premier trimestre 2009.

Dans quelques mois, les éleveurs de Grand-Ilet pourront pratiquer leur activité en toute légalité, et l’installation de nouveaux éleveurs, bloquée par un arrêté préfectoral, sera enfin possible. Le plus grand îlet du cirque de Salazie est un haut lieu de l’élevage à La Réunion. Il concentre 15% de la production porcine et 20% de la production avicole de l’île. Problème, ces éleveurs ne respectent pas la réglementation européenne en matière de gestion des effluents. Ces déchets sont rejetés dans la nature, ou au mieux stockées dans des fosses de contenance insuffisante. Impossible d’envisager un épandage, l’îlet ne dispose pas assez de surface et le transport des effluents vers Saint-André au profit des champs de cannes coûterait trop cher. Il n’y avait donc pas d’autre alternative que de doter Grand-Ilet d’une station de traitement de ces effluents d’élevage. Ceci afin de maintenir des activités qui rapportent 10 millions de chiffre d’affaires (2003-2004), et qui génèrent des emplois directs et indirects dans le Cirque. Coût de l’opération : 5 millions 189.828 euros.

Une soixantaine d’éleveurs concerné

La première pierre de cette station de traitement a été posée hier en présence des financeurs : Union européenne, Etat, Département, et coopératives agricoles. Patrick Hoareau, directeur général de la FRCA (Fédération régionale des coopératives agricoles), et président de la SAS Camp Pierrot (propriétaire de la station), a porté ce projet de traitement collectif du lisier il y a quatre ans. Près de 45 éleveurs de porcs, volailles, lapins, bovins, ont adhéré à la Coopérative de traitement des effluents d’élevages de Grand-Ilet (CTEEGI), et bénéficient d’une aide pour améliorer la collecte et le stockage des effluents. La CTEEGI sera donc l’exploitant de la station. « Les travaux vont commencer la semaine prochaine et la construction devrait être rapide. Il s’agit de préfabriqués. Les travaux se termineront fin décembre et l’ouvrage sera livré au premier semestre 2009 pour traiter les premiers effluents », assure Patrick Hoareau.

Fertiliser les cultures

La station va traiter 20.000 m2 de lisier et 10.000 m2 de litières de volailles et fientes de poules pondeuses. A comparer avec une station d’épuration urbaine, la capacité de traitement correspond à une commune de 30.000 habitants. « L’usine a été surdimensionnée pour accueillir l’augmentation de cheptels », précise Patrick Hoareau. Une fois débarrassé des matières polluantes, le lisier se transforment en deux produits. Les litières de volailles fourniront du compost. Il sera vendu aux maraîchers. La partie liquide traité du lisier, l’eau dénitrifiée, sera épandue sur 9 hectares à proximité de la station pour fertiliser les plantations fourragères (canne), destinées à nourrir le bétail de Grand-Ilet. Grâce à cette station, il n’y a plus d’obstacles au développement économique de l’îlet lié à l’élevage.

Edith Poulbassia


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