Crise en Europe

Une téléconférence devenue « cruciale » pour la Grèce

20 septembre 2011, par Céline Tabou

Les autorités grecques avaient un rendez-vous important pour l’avenir de leur pays lundi 19 septembre avec le Fonds monétaire international, la Banque centrale européenne et l’Union européenne. Le ministre grec des Finances, Evangélos Vénizélos, a dû rendre des comptes à ces créanciers et décidé des mesures à prendre pour que la Grèce tienne ses objectifs budgétaires.

Prévue initialement à 16h GMT en Grèce, la téléconférence a été reportée de quatre heures, en raison des arrangements d’horaires entre les participants, a expliqué à l’Agence France Presse une source du ministère. Ce rendez-vous visait à faire le point sur les mesures à prendre pour pouvoir recevoir la dernière tranche de prêts internationaux de 8 milliards d’euros.

Un régime plus que drastique pour le pays

Le ministre Evangélos Vénizélos a estimé que la semaine qui s’ouvre allait être « très difficile » pour « le pays, pour la zone euro » et pour lui « personnellement ». Selon les médias grecs, cités par “Le Parisien”, le gouvernement a annoncé un nouvel effort de près de 4 milliards d’euros pour tenir le budget de 2011 et boucler celui de 2012.

Cela concernerait une réduction rapide et conséquente des dépenses publiques, avec notamment, semble-t-il, l’instauration d’un plafond aux pensions de retraites, et de nouvelles coupes de personnel dans les organismes parapublics.

Lors d’un discours devant des hommes d’affaires, Evangélos Vénizélos a indiqué que la priorité serait le « respect de l’objectif budgétaire pour 2011 » par la Grèce, impliquant des mesures correctrices de 1,8 milliard d’euros, au vu du dérapage des comptes, selon l’AFP. Ce dernier a précisé que pour atteindre cet objectif, « il faut prendre maintenant des décisions de caractère historique, et si on ne les prend pas, on sera obligé de les prendre prochainement dans des conditions incontrôlables et douloureuses ».

« Athènes ne doit pas être le bouc-émissaire de la crise de la dette en Europe »

Evangélos Vénizélos a estimé, après la réunion des ministres des Finances, que certaines institutions utilisaient la Grèce comme une « excuse facile » pour cacher leur « manque de compétence dans la gestion de la crise de la dette ». « Malheureusement, les clichés négatifs sur le pays dominent (...) et ne concernent pas la capacité de l’État d’appliquer les réformes, mais la capacité du peuple, de la nation de suivre ces réformes ; c’est pourquoi il faut convaincre qu’on a la volonté et la détermination qu’on peut avancer et appliquer tout ce qu’on a dit », a déclaré le ministre grec des Finances.

Cependant, les Grecs doivent faire face à ses voisins qui lui mettent la pression, comme le ministre des Finances allemand, Wolfgang Schäuble, qui a jugé que la Grèce devait avoir l’esprit clair quant à son avenir dans la zone euro, dans un entretien accordé à “Bild am Sonntag”, cité par “Le Monde”. « Appartenir à une union monétaire est une chance, mais également une lourde charge. Les mesures pour s’aligner sont très difficiles, et les Grecs doivent décider s’ils veulent supporter ce fardeau. Personne ne doit se faire d’illusions : sans une évaluation positive par la troïka des engagements de la Grèce, la prochaine tranche ne pourra être versée. Donc, les Grecs doivent présenter des chiffres prouvant qu’ils collent au plan », a-t-il indiqué.

Céline Tabou

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