La pêche et l’aquaculture obtiennent de nouveaux soutiens de l’Europe

« Une victoire pour la pêche réunionnaise »

7 janvier 2011, par Céline Tabou

A l’occasion d’une conférence de presse, au Port, jeudi 6 janvier, le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de La Réunion a annoncé l’intégration du secteur de la pêche et aquaculture de La Réunion dans le dispositif POSEI-Agri.

Invité par le Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de La Réunion, Elie Hoarau, accompagné de Enilorac Jean-René, président du Comité, Eric Levert, administrateur des Affaires maritimes, Philippe Guérin, président de l’Interprofessionnel Pêche et Aquaculture, Paul Martinel, président de l’Interprofessionnel Animal (Aribev), et son secrétaire général, Robert Sengel, a été remercié pour le travail réalisé depuis des années pour faire intégrer les spécificités de la pêche réunionnaise au niveau français, et européen.

La reconaissance de la pêche et l’aquaculture réunionnaises

Enilorac Jean-René a indiqué lors de la présentation qu’il s’agissait d’une « reconnaissance juridique d’une filière de production » issue de La Réunion. A l’heure où le chômage est en hausse, et l’économie en berne, l’arrivée de 1 million 818.000 euros pour restructurer la profession est une aubaine pour le secteur, mais aussi pour les emplois et les formations qui vont être créés.

Le Programme d’options spécifiques à l’éloignement et l’insularité est un dispositif d’aide conçu en faveur des RUP (Régions Ultrapériphériques), afin de tenir compte du climat, de l’éloignement, de la taille réduite des exploitations de ces régions. Alimenté par le FEAGA (Fonds européen agricole garanti), le POSEI-Agri permettra à la filière pêche de mettre en place un nouveau modèle de développement et de fonctionnement, soutenu par l’ARIPA (Association réunionnaise pour une interprofession des produits de la pêche et de l’aquaculture).

Soutenu par les députés européens Elie Hoarau et Alain Cadec, Enilorac Jean-René a expliqué que « ce projet n’aurait pu être abouti sans l’aide précieuse apportée par les députés européens, et le rassemblement de tous les acteurs de la filère, dans le but d’obtenir un outil nécessaire pour structurer le secteur de la pêche et aquaculture, et le marché réunionnais ». Sur la même idée, Eric Levert a ajouté que cette aide financière allait permettre au marché de la pêche de passer de 15 à 25%, avec une baisse du prix du poisson, une rentabilité pour les entreprises et une hausse des salaires pour les pêcheurs.

Une lutte de longue haleine

Comme l’a expliqué Elie Hoarau, l’intégration du secteur de la pêche et aquaculture de La Réunion dans le dispositif POSEI-Agri a deux enjeux majeurs. D’une part, la mise en commun des compétences et volonté de « l’ensemble des acteurs de la filière est un pari gagné ». Et d’autre part, « faire reconnaitre par les instances nationales et européennes les spécificités de La Réunion, et plus particulièrement des RUP, mais surtout l’article 349 du Traité de Lisbonne (voir encadré), est une victoire ».

Cette aide financière européenne va permettre de restructurer la filière, d’organiser au mieux le fonctionnement, et soutenir la mise en marché et commercialisation des produits de la pêche sur le marché réunionnais. Comme a conclu le député communiste Elie Hoarau, « quand la cause est juste, on arrive à rassembler tout le monde, et à faire triompher un projet créateur et inonvant pour le développement de La Réunion ». Innovant car, comme l’a rappelé Philippe Guérin, « associer la pêche et l’aquaculture était une première, et une manière pour La Réunion d’être pionnière et de montrer la voie à d’autres RUP ». L’avenir de la pêche est aujourd’hui un secteur en expension, qui donnera du travail à la jeunesse et améliorera les conditions de vie et de travail des pêcheurs.

Céline Tabou 


Article 349 du Traité de Lisbonne

L’article 299-2 du TCE (Traité établissant une Constitution pour l’Europe), devenu article 349 du TFUE (Traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne), permet au Conseil d’arrêter des mesures spécifiques visant à fixer les conditions de l’application des traités aux RUP, y compris les politiques communes, afin de tenir les caractéristiques et contraintes de ces régions : « les mesures visées portent notamment sur les politiques douanières et commerciales, la politique fiscale, les zones franches, les politiques dans le domaine de l’agriculture et de la pêche, les conditions d’approvisionnement en matières premières et en biens de consommation de première nécessité, les aides de l’État, et les conditions d’accès aux fonds structurels et aux programmes horizontaux de l’Union ».

A la Une de l’actuElie Hoarau

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus