Des animaux malades importés et vendus aux éleveurs

Va-t-on vers un scandale comparable à celui de la brucellose ?

29 juillet 2009

Dans notre édition d’hier, nous avons fait état des difficultés des éleveurs à écouler la viande bovine du fait que l’importation de la viande par les grandes distributions a progressé de 42% sur 1 an. Nous avons rappelé qu’un développement durable passe par l’autosuffisance alimentaire.
La pénurie de plusieurs aliments de base dans plusieurs pays, liée à la crise, est le signe que cette autosuffisance alimentaire est une nécessité. Les Réunionnais doivent maîtriser la production de leur alimentation.

La production locale est non seulement menacée par l’importation de viande mais également par l’introduction d’animaux malades.

Aujourd’hui, la maîtrise de la production ne pourra se faire que si deux conditions essentielles sont réunies :
• Élargissement des marchés : accès prioritaire des produits locaux à la restauration collective ; accords avec la grande distribution ;
• Baisser les coûts de production.
Les éleveurs se retrouvent en difficulté face à la concurrence de la viande importée et près de 400 animaux sont aujourd’hui en attente d’abatage dans les élevages.
Autre menace de la production locale, qui est souvent supportée par les éleveurs, est celle des animaux importés malades. Rappelons-nous par exemple de la Rhinotrachéïte Infectieuse Bovine ou IBR, le cas le plus connu qui est la cause d’avortements. Ce phénomène d’avortement était apparu depuis l’introduction d’animaux contaminés ou vaccinés contre l’IBR.
Les éleveurs ont vu leurs revenus baisser jusqu’à ne plus pouvoir subvenir aux besoins de leur famille. L’introduction de vaches malades avait contaminé non seulement les autres bovins du cheptel, mais comporte également un risque sanitaire pour l’éleveur et sa famille. Ce fut le cas des vaches atteintes de para-tuberculoses.

Manque de suivi et de transparence sanitaire des animaux importés

Ces maladies avaient affecté également la production laitière de l’île. Les éleveurs restent persuadés que l’importation d’animaux malades et le manque de suivi et de transparence sanitaire ainsi que certains vétérinaires sont la cause principale des décès en cascade qui frappent leurs élevages. Selon les éleveurs, bon nombre de bovins sont touchés par une maladie aujourd’hui (voir ci-dessous).
En quelques années, il n’est plus resté que deux des quinze élevages de la Plaine des Palmistes, une région pastorale et laitière où a été créée la première coopérative d’éleveurs, en 1960. La région est aujourd’hui sinistrée pour l’élevage laitier.

Risham Badroudine


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