
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Les intérêts réunionnais sacrifiés par des décideurs extérieurs
20 septembre 2011, par
Dans une industrie réunionnaise, des emplois sont supprimés à cause de la concurrence de produits importés. Parce qu’ils veulent augmenter leurs profits, des dentistes installés à La Réunion commandent directement les prothèses dentaires à Madagascar. La conséquence immédiate, ce sont des Réunionnais qui perdent leur emploi, car l’industrie qui les emploie n’a pas su s’adapter à cette concurrence à très bas coût de production.
Pour augmenter leurs marges, des professionnels font venir de Madagascar leur matière première, car ils la paient beaucoup moins cher. C’est la conséquence du danger numéro 1 qui pèse sur notre économie : l’application des Accords de partenariat économique (APE).
Ces accords signés entre l’Union européenne et les pays du groupe Afrique-Caraïbes-Pacifique (ACP) prévoient notamment l’ouverture totale du marché de l’UE aux marchandises fabriquées dans les ACP, sans quota, ni droit de douane. La seule parade temporaire pour un producteur européen mis en difficulté, c’est de demander l’application d’une clause de sauvegarde.
Dans l’océan Indien, La Réunion est une région de l’Union européenne entourée de pays ACP. Cela veut dire qu’à la différence de toutes les régions du continent européen, notre île est directement en contact avec les signataires potentiels des Accords de partenariat économique. Potentiel, car, pour le moment, seul un accord intermédiaire a été signé. Mais cela signifie également que ce qui, pour une région européenne, peut apparaître comme une lointaine concurrence est pour notre île une menace immédiate.
C’est donc sur cette base juridique que les prothèses dentaires fabriquées à Madagascar peuvent être importées dans notre île sans quota, ni taxe douanière, à condition de respecter les normes européennes.
Le libre-échange destructeur
Cela fait déjà de nombreuses années que l’alerte est donnée. Dans le monde économique, personne n’ignore la volonté de l’Union européenne d’aller vers l’application de ces Accords de partenariat économique, car ils concrétisent les orientations fixées par l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Les acteurs économiques savent également que l’Union européenne exclut les Réunionnais des négociations au motif que la Commission européenne négocie au nom des 27 États membres. La signature de l’accord intérimaire le 29 août 2009 à Maurice l’a rappelé : c’est la baronne Ashton, commissaire européenne au Commerce, qui a signé en engageant la République, dont La Réunion, sans demander notre avis.
Malgré tous ces signaux, force est de constater que les industriels réunionnais n’ont pas suffisamment de temps pour s’adapter aux nouvelles règles commerciales fixées par l’Europe sans nous consulter. Les prothésistes dentaires sont un nouvel exemple de la catastrophe qui attend ce qui reste de notre industrie si jamais c’est le choix du libre-échange destructeur qui est confirmé.
Destructeur pour l’emploi, ce libre-échange vise à mettre en concurrence les travailleurs pour augmenter les profits. C’est ce qui ressort de l’attitude des dentistes qui font venir leurs prothèses de Madagascar. Ils paient cette matière première beaucoup moins cher, mais le consommateur final continue à payer le même prix. Et en faisant cela, ces dentistes savent qu’ils vont augmenter le nombre de chômeurs à La Réunion.
Et le codéveloppement ?
Face à cette catastrophe annoncée, une autre alternative est possible. C’est celle du codéveloppement. Au lieu de faire des pays de notre région des concurrents, le codéveloppement vise à rechercher les complémentarités entre nos îles.
Lors du séminaire organisé en mai 2008 à la Région Réunion, plusieurs pistes avaient été dégagées. Il avait été question de redonner à Madagascar sa place de grenier de l’océan Indien grâce au transfert de technologie.
Un autre dossier à l’ordre du jour était la création d’une ARER de l’océan Indien afin d’aller vers l’autonomie énergétique de nos îles à partir des énergies renouvelables.
Dès son arrivée à la Région, l’UMP a donné un coup d’arrêt à cette politique. Toute référence à Madagascar a été gommée du site de la Région Réunion, le programme RAVENAL, visant à faire baisser le prix de l’Internet grâce à la coopération malgacho-réunionnaise, a été stoppé, et plus largement, l’UMP à la tête de la Région semble agir comme si l’île sœur n’existait pas.
Mais tôt ou tard, la réalité finit par s’imposer et ce sont précisément des produits fabriqués à Madagascar qui portent un grave coup à l’industrie réunionnaise de la prothèse dentaire.
La persistance à vouloir ignorer l’alternative du codéveloppement avec tous les pays de notre région nous mène droit dans le mur. Les œillères de la succursale réunionnaise de l’UMP Paris préparent la destruction finale de ce qui reste de l’industrie réunionnaise.
Manuel Marchal
Que fait la Région Réunion ?
Censée être compétence en matière de planification économique, la Région Réunion brille depuis 18 mois par son absence totale de prise de position sur la question des APE. C’est pourtant cette collectivité qui a la responsabilité d’organiser la bataille pour la défense des intérêts réunionnais face au rouleau compresseur de la mondialisation ultralibérale.
Tout le monde se souvient de la lutte engagée par Paul Vergès sur ce plan. Le 10 octobre 2007, il avait participé aux Seychelles à un Conseil des ministres de la C.O.I. durant lequel avait été adoptée la Déclaration de Mahé. Ce texte prenait en considération la place de La Réunion dans son environnement et ouvrait la voie à l’alternative du codéveloppement. Quelques mois plus tard, les pays de la C.O.I. étaient réunis en séminaire à la Région Réunion pour discuter des moyens de construire le codéveloppement durable des îles.
Mais depuis que l’UMP est aux commandes à la Région, toute cette mobilisation a été stoppée. L’heure est à l’alignement sur les intérêts de l’UMP Paris, et tout le monde constate que pour cette dernière, les priorités sont de consolider un axe Paris/Port-Louis et de tout faire pour œuvrer à la réélection de Nicolas Sarkozy. Fidèle défenseur des intérêts de l’UMP, Didier Robert est un pilier de cette politique qui sacrifie les intérêts de La Réunion.
Cela explique pourquoi il n’a aucun intérêt à agir pour défendre notre pays, d’où le silence assourdissant de la collectivité face à la catastrophe qui s’amplifie.
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