Le marché mauricien à l’export

Vers un deuxième miracle économique ?

30 septembre 2008

Maurice représente une opportunité pour La Réunion : c’est un marché et un partenaire. Actuellement, Maurice n’est que le 9ème client de La Réunion ! Cette dernière doit devenir un partenaire pour déployer les compétences et le savoir-faire mauriciens afin de développer les nouveaux piliers.

Dans le cadre des "rencontres Export", le Club Export a cette fois mis l’île Maurice à l’honneur. Vendredi 19 septembre à la MRST, deux invités sont venus faire le point sur la situation économique de Maurice et les enjeux de l’export.
L’Ambassadeur de France à Maurice, Jacques Maillard, et le chef de la Mission économique de Maurice-Seychelles-Comores, Bernard Ould Yahoui, ont fait le déplacement pour rencontrer les entreprises réunionnaises membres du Club Export. Lors de leurs interventions, ils ont invité les chefs d’entreprise réunionnais à se tourner vers Maurice. Puis, pour traiter au mieux les demandes de chacun des entrepreneurs réunionnais du Club Export et répondre au cas par cas à leur problématique concernant le marché mauricien, la journée s’est ensuite poursuivie par une série d’entretiens individuels.

Historique économique

L’intervention de Bernard Ould Yahoui, chef de la Mission économique de Maurice-Seychelles-Comores a fait le point sur l’économie mauricienne. Le modèle économique mauricien a réussi contre toute attente. Aujourd’hui, il s’essouffle et doit se recréer. A l’indépendance de Maurice, il y a quarante ans, on a parlé de « miracle économique ». Pourquoi ? Car elle a su garantir une stabilité politique et sociale, un équilibre économique et une qualité de travail fourni.
Maurice a en effet su profiter de son insertion dans le Conseil européen pour assurer son développement économique en se basant sur deux secteurs : le sucre (avec le protocole sucre) et le textile (avec l’accord multifibre). Ce modèle a réussi, mais il est aujourd’hui en sursis. C’est la fin des protocoles et accords. Maurice doit donc retrouver une nouvelle forme d’insertion dans une économie globalisée.

Nouvelles formes d’économies

Et cette mission est d’ores et déjà en marche, voire à un stade avancé, tout d’abord avec les marchés existants, actuellement en reconversion. Pour le sucre, les Mauriciens vont ouvrir le marché à la concurrence et vont passer d’un marché du sucre à une véritable filière canne. Il est donc possible de développer l’industrie d’éthanol. Pour le textile, les Mauriciens vont tendre vers le haut de gamme en tirant profit de la proximité culturelle avec la France et l’Europe, et notamment via La Réunion.

Secteurs porteurs

Elle est aussi en marche avec de nouveaux marchés, piliers de l’économie mauricienne. Au niveau du tourisme : Maurice s’est fixé un objectif de 2 millions de touristes par an, dans le secteur haut de gamme (1 million actuellement). Dans le domaine des NTIC : au-delà des centres d’appels, Maurice va développer le réseau câblé. En augmentant sa qualité de services et sa gamme, Maurice va pouvoir développer des partenariats avec des entreprises françaises dont certaines réunionnaises.
Le développement durable et les énergies renouvelables : Maurice va développer les produits et services liés au développement durable. Avec notamment le pôle maritime et l’utilisation de l’océan : développement de la filière poissons, utilisation de l’océan comme source énergétique, utilisation des eaux profondes dont la particularité d’être peu saline sert à la transformation alimentaire...

Comment se positionne le marché ?

La politique d’ouverture économique fonctionne et la conjoncture est favorable (+5% par rapport à 2007), et la croissance mauricienne est assurée car les moteurs et leviers sont présents. Mais Maurice a tout de même des faiblesses. Les infrastructures, route, aéroport, port, ne sont pas adaptées et des travaux de rénovation sont à prévoir.
Les énergies vont manquer d’ici 4-5 ans. Il faut donc développer les concepts (traitement eaux usées, transports en commun...). Ces projets offrent eux aussi un potentiel d’investissement et d’implantation pour les entreprises réunionnaises.
Maurice réinvente son système économique et ça marche ! Certains parlent même déjà d’un deuxième miracle économique mauricien. Et dans ce contexte, il faut savoir que la France est le 1er partenaire de Maurice sur le plan du commerce, le 1er investisseur, le 2ème fournisseur (1er la Chine).

A la Une de l’actu

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus