Vers un réseau de Capital risqueurs réunionnais

8 avril 2008

En 2004, un réseau de ’Capital Risqueurs’ a été lancé. Après plusieurs étapes, le projet de constitution du club réunnionnais devrait bientôt se concrétiser. Le but des ’Capitaux risqueurs’ : réaliser des projets innovants dans le secteur économique de la Réunion.

Un club de “Business angels” est en voie de constitution à La Réunion - en abrégé “BA”, qui ne signifie pas “bonne action”, malgré la connotation angélique de l’appellation anglaise. En français de Bercy, on dit « capitaux risqueurs », c’est-à-dire porteur de capitaux ou « personne physique qui investit son propre argent dans une entreprise à fort potentiel et qui met à disposition de cette entreprise ses compétences, son expérience, son réseau relationnel et une partie de son temps ».
France Angels, l’association des réseaux de capitaux risqueurs, en France, s’est créée en 2001. Elle ne compte encore que quelques milliers d’investisseurs, mais estime qu’à court ou moyen terme, ils sont susceptibles d’être plusieurs dizaines de milliers constituant une capacité financière potentielle de 2 à 3 milliards d’euros.
A La Réunion, le mouvement a été initié en 2004 par la Technopole de La Réunion, l’Université, un consultant (de Palmas) et l’agence de Développement. Le constat fait il y a trois ans déjà, était que « la technicisation des entreprises réunionnaises allait croissant, mais que les modalités d’accompagnement financier et de “formation” ne suivaient pas le rythme et la nature de cette évolution » ont dit les responsables de la Technopole, en présentant la semaine dernière le projet de constitution du Club réunionnais, qui ne serait plus maintenant qu’une affaire de quelques semaines.
La maturation du projet s’est faite en plusieurs étapes, comportant des contacts avec les milieux industriels, des conférences et réunions de travail entre partenaires, “BA” potentiels ou experts. Autour de Mireille Marteau-Petit, en charge du projet à la technopole et les consultants Florence Rataud et Michel Jean Payet, un groupe de fondateurs potentiels a réuni une vingtaine de personnes, parmi lesquels des chefs de groupes économiques en vue à La Réunion. En constituant ce club, ces personnes affirment vouloir contribuer fortement au développement de l’innovation à La Réunion, un secteur en pleine croissance depuis quatre à cinq ans environ.

Les "Business Angels" lancent de nouveaux projets

Les projets innovants soutenus par la Technopole se sont multipliés : 15 projets ont été mis en incubateur (pour un seul abandon) ; 3 projets innovants ont été financés par Réunion Développement, une société de capital risque ré-abondée par la Région et gérée par le groupe Viveris, société de services et d’ingénierie informatique ; le Fonds d’Investissements de proximité (FIP) a rencontré un vif succès auprès des épargnants et la création du pôle de compétitivité Qualitropic constitue un autre domaine d’innovation pouvant intéresser des capitaux risqueurs.
Après une phase de rencontres avec les collectivités et le secteur bancaire, ainsi que les partenaires de la recherche et de l’innovation - Réunion Entreprendre, Oseo Innovation, la DRRT et l’Incubateur de La Réunion - une conférence publique a réuni le 31 mars dernier au Créolia environ 120 personnes - dont plus de 30 femmes - représentant une soixantaine d’entreprises et de projets de création d’entreprise, une dizaine d’investisseurs et leurs partenaires. Cette Conférence a été ouverte par le président de la technopole, Richard Martorelle et la conseillère régionale Maya Césari, en charge de l’innovation.
Elle a été suivie de rencontres individuelles entre Béatrice Jauffrineau, du réseau “Femmes BA” et de femmes chefs d’entreprises intéressées par la démarche et réunies le 2 avril, dans un partenariat avec la délégation régionale à l’Egalité et aux Droits des Femmes.
Ce mouvement est en passe de se structurer assez rapidement maintenant. Il répond à un besoin des entreprises innovantes de trouver les financements capables de porter leur activité, surtout au démarrage. Il correspond aussi à une orientation donnée par les choix stratégiques du Conseil Régional.

P. David

Pour tout contact à la Technopole : Pr. Mireille Marteau Petit, vice-présidente en charge de l’incubateur - 0262.90.71.80


Etats-Unis

“Option funds”, pour des investissements très précoces

Une récente initiative, destinée à renforcer la collaboration précoce entre projets innovants et sources de financement va pour la première fois aux Etats-Unis mettre en commun les forces d’une Université, d’une Fondation à but non lucratif et d’une association de “Business Angels”.

Un universitaire américain, responsable de la cellule de valorisation de l’Université d’Arizona Tuscon, a imaginé un système consistant à détecter des projets innovants à fort potentiel au sein de l’Université, pour les présenter à un groupe de Business Angels, les Desert Angels.
Le système articule un groupe créé par les Desert Angels, DesTech - groupe à but lucratif - et la fondation Kauffman, dans une triade que son initiateur a voulu gagnant-gagnant-gagnant :

- Les chercheurs reçoivent des fonds privés lors d’une étape de développement difficilement finançable et attirent ainsi plus facilement d’autres investissements ultérieurs.

- L’office de transfert de technologies de l’Université met une option sur des parts dans la future société créée sur ces fonds (avec retours sur investissements financiers).

- DesTech obtient une option de licence sur le prototype en développement et obtient aussi des retours sur investissements financiers.
Quant à la Fondation Kauffman, sans visées économiques, elle a pour mission de catalyser les initiatives entrepreneuriales, dans un souci de développement économique national.
Encore embryonnaire, ce projet s’oriente vers les technologies de l’optique, de la réalité virtuelle et des instruments médicaux. En charge d’un seul projet en financement, l’initiative vise l’objectif de 4 projets d’ici la fin 2008.

Source : Un article extrait de Technology Transfer Tactics, Janvier 2008 - cité par le Bulletin électronique Etats-Unis n° 118 (avril 2008), ambassade de France/ADIT.


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