Impact de la crise en Europe

Vers une accélération de l’austérité

8 août 2011

L’Italie a été poussée à avancer d’un an son objectif de retour à l’équilibre budgétaire. Cela va donc accélérer la mise en œuvre du plan d’austérité dans ce pays et donne un signal à tous les Européens.

Le G20 et la Banque centrale européenne s’activaient dimanche pour évaluer les conséquences de la crise de la dette de part et d’autre de l’Atlantique, qui secoue les marchés financiers et fait craindre une rechute des pays occidentaux dans la récession.
Selon la Corée du Sud, une conférence téléphonique a réuni dimanche matin des responsables financiers du G20, qui regroupe les principales économies mondiales, afin d’évoquer la situation provoquée par les tensions sur la dette dans la zone euro et l’abaissement par Standard & Poor’s de la note souveraine des États-Unis.

2.500 milliards évaporés en une semaine

Une autre conférence téléphonique, de la BCE, était prévue hier en fin de journée, une autre des ministres des Finances et banquiers centraux du G7 pourrait avoir lieu dans la nuit.
Après de fortes turbulences sur les places financières mondiales, qui ont perdu quelque 2.500 milliards de dollars au cours de la semaine écoulée, dirigeants européens et américains se retrouvent à nouveau contraints de rassurer les investisseurs sur la capacité et la détermination de leurs pays à réduire déficits et dettes publiques.
Mais la préoccupation immédiate des places financières concerne la crise de la dette dans la zone euro, alors que les taux d’intérêt italiens ou espagnols ont bondi ces derniers jours à leurs plus hauts niveaux en 14 ans.
La téléconférence de la BCE portera essentiellement sur l’Italie. Les marchés espèrent voir la BCE entamer dès lundi le rachat d’obligations d’État italiennes et espagnoles afin de stabiliser leurs prix, mais la question divise au sein de l’institution de Francfort.
L’absence de rachat d’obligations des deux pays par la BCE pour calmer les prix a été particulièrement sanctionnée par les spéculateurs qui y ont vu le signe de divisions internes préjudiciables.
Les responsables allemands au sein de la banque centrale réclament des garanties sur la mise en oeuvre de sévères mesures d’austérité avant de donner leur feu vert.

Doutes allemands sur l’Italie

Pressé de toutes parts, le président du Conseil Silvio Berlusconi a annoncé vendredi soir la mise en oeuvre d’un plan d’austérité avec un an d’avance sur le calendrier initial, pour parvenir à l’équilibre budgétaire en Italie dès 2013.
L’un des dangers redoutés par les économistes est de voir l’Italie, troisième économie de la zone euro et huitième économie mondiale, privée de financement sur les marchés.
La dette publique italienne atteint 1.800 milliard d’euros, ou 120% du produit intérieur brut.
Le 21 juillet dernier, les pays de la zone euro se sont mis d’accord sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) destiné à aider ses membres en difficulté, mais les décisions doivent encore se traduire en actes.
En outre, une extension de la crise à l’Italie ou à l’Espagne, après les plans de sauvetage accordés à la Grèce, à l’Irlande et au Portugal, exigerait aux yeux des observateurs un fort relèvement des capacités de prêt du FESF, doté pour l’heure de 440 milliards d’euros.
Cités par l’hebdomadaire "Der Spiegel", des experts du gouvernement allemand doutent que l’Italie puisse être remise à flot par le FESF même si le fonds voyait ses capacités tripler, car les besoins de Rome sont selon eux trop importants.

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