Le riz : un exemple de ’concurrence libre et non faussée’

Vers une nouvelle hausse du prix du riz

28 mai 2005

Déjà augmenté fin 2004, le prix du riz va encore augmenter, dans une illustration typique de ce que la politique européenne fait pour se conformer aux orientations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

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Cet exemple devrait aussi nous faire réfléchir à ce que deviendrait le prix du sucre dans un marché mondial dominé par quelques géants, capables d’organiser des “pénuries” puis d’y répondre en position de monopole.
Mais pour en revenir au riz, c’est la guerre menée par quelques pays producteurs d’Asie contre les subventions de l’Europe à ses exportateurs qui explique l’inflation du prix. Aujourd’hui dans l’impossibilité de s’approvisionner en Europe, les quatre riziers de La Réunion sont obligés d’acheter ailleurs ; ils se sont tournés vers la Thaïlande et ont subi de plein fouet une hausse de 50% du prix pour cause de “pénurie”.
Compte tenu du conditionnement fait sur place, une partie de la hausse devrait être répercutée le mois prochain ou en juillet. Le prix du riz va augmenter de 20% à 25%, annoncent déjà les importateurs.
On consomme à La Réunion 50.000 tonnes de riz chaque année et il est bien connu que les plus gros consommateurs sont les familles les plus défavorisées.
En attirant l’attention des auditeurs de KOI, vendredi matin, Jean Saint-Marc a estimé à 125 millions d’euros le surcoût imposé aux familles réunionnaises par cette mesure européenne.
C’est un exemple supplémentaire devant lequel les Réunionnais peuvent constater concrètement que l’Union européenne est prompte à suivre les directives données par l’OMC, mais beaucoup moins rapide lorsqu’il s’agit d’étudier des systèmes de compensation protégeant les plus faibles.
Là voilà, l’"Europe sociale" dont les partisans du “oui” nous rebattent les oreilles.

P. D.


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