Rencontre avec un membre d’une catégorie de travailleurs qui joue un rôle essentiel pour notre île

Xujin Quan marin sur le MV Cape Moss

12 mai 2016, par Manuel Marchal

En ce début d’après-midi au Centre international d’accueil des marins, les membres d’un équipage viennent se détendre. Le premier réflexe est de capter le WIFI pour se connecter à Internet et être en contact avec le monde. Ces travailleurs sont d’une grande importance pour La Réunion. Ce sont en effet eux qui permettent à notre île de consommer tous les produits qu’elle ne peut fabriquer. Ce sont aussi les marins qui permettent à nos marchandises d’être vendues dans le monde. Rencontre avec Xujin Quan, Fourth Engineer sur le MV Cape Moss, un porte-container en escale actuellement au Port-Est.

Xujin Quan.

Xujin Quan vient de Fuzhou, une grande ville de 7 millions d’habitants en Chine proche du détroit de Taïwan. Il travaille dans la salle des machines, en tant que Fourth Engineer, officier mécanicien, sur le MV Cape Moss, un porte-container de 40.000 tonnes qui effectue une rotation d’Oman à Oman en passant par Maurice, La Réunion, Madagascar, et les Seychelles. Pour prendre son poste, il est venu en avion jusqu’au point de départ de la tournée. Après plusieurs jours de mer, il est arrivé à La Réunion.

Si Xujin Quan est devenu marin depuis 5 ans, c’est par goût du voyage. Il aime ce sentiment de liberté, d’aller de port en port et de découverte en découverte. C’est ainsi qu’il a pu connaître La Réunion, ce qui aurait été difficilement possible dans d’autres conditions.

Son univers, la salle des machines

Il indique également que le métier de marin lui permet de toucher un meilleur salaire que s’il travaillait à terre. Cela lui permet également d’engranger une expérience qui lui sera utile lorsqu’il souhaitera donner une nouvelle direction à sa vie. Il souhaite en effet naviguer encore quelques années, avant de rechercher un travail dans un bureau ou un centre de maintenance à terre.

Le Cape Moss (Photo marinetraffic.com)

Sur le Cape Moss, l’équipage vient de 8 pays différent, c’est un petit monde en soi. Son officier de quart est allemand, et il a des collègues philippins. Pour communiquer ensemble, l’anglais est la règle. La connaissance de cette langue est une compétence appréciée dans le monde professionnel.

C’est pourquoi ses années d’expérience en tant que responsable mécanicien sur un navire de haute mer seront alors un atout en Chine.

Xujin Quan a déjà travaillé sur des bateaux faisant la liaison avec le Japon. Mais dans l’océan Indien, il est à des milliers de kilomètres de ses proches en Chine.

Son univers, c’est la salle des machines et ses moteurs, compresseurs, pompes. Xujin Quan est donc un des rouages essentielles de cette mécanique qui permet au bateau de naviguer et d’arriver à respecter ses horaires de livraison. Dans ce lieu bruyant, il règne souvent une température supérieure à 40 degrés malgré la climatisation.

Le métier de marin demande des sacrifices selon lui. Ce sont de longues journées de travail sous tous les climats. À cela s’ajoute l’éloignement. Les nouvelles technologies permettent malgré tout de garder un lien. Même en plein océan, les liaisons par satellite donnent accès à Internet. Il est aussi possible de téléphoner, mais à 0,70 dollar la minute.

Une escale appréciée

Xujin Quan est déjà venu quatre fois dans notre île. C’est sans doute l’escale la plus appréciée du service. Les villes y sont plus jolies qu’à Maurice et la beauté de nos paysages est incomparable. Il est d’ailleurs allé récemment à la Maison du Volcan, ce qui lui a permis de constater la grande diversité des climats, du froid des hauts à la chaleur du Port. Il remarque aussi que La Réunion se caractérise par une forte densité de population.

Il souligne aussi que son pays est en pleine croissance, et que ses progrès s’accomplissent dans la paix avec les États voisins.

Cette rencontre nous rappelle que La Réunion est également un grand bateau, peuplée de personnes venues de diverses origines qui ont réussi à vivre ensemble et à construire une langue commune.

M.M.

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