Les six premiers mois d’exercice du Président Sambi

À l’optimisme du gouvernement, l’opposition répond par des réserves

18 décembre 2006

Relance de la coopération bi et multilatérale, et arrivée d’investisseurs privés constituent les principaux acquis du nouveau régime. C’est un bilan largement positif et optimiste des actions du gouvernement que le Vice-président, le Secrétaire général du gouvernement et les principaux ministres ont présenté à la presse la semaine dernière.

La promulgation des lois organiques sur le partage des compétences entre les entités insulaires et le pouvoir central - question qui a laminé la mandature des présidents Azali et Elbak - compte parmi les réalisations citées par les gouvernants actuels. A son actif, le gouvernement revendique également la restauration de l’autorité de l’Etat à Anjouan la rebelle.
En effet, la récupération du Palais présidentiel de Hombo, l’arrivée d’un détachement de l’armée nationale et les recrutements en cours, ajoutés à l’ouverture d’un bureau de la Direction de la Sûreté nationale, sont considérées comme des avancées significatives obtenues de hautes luttes. Pour rappel, le président de l’assemblée de l’île a perdu son perchoir pour avoir cédé au chef de l’Etat le Palais de Hombo qui servait de siège aux députés. De même, c’est acrobatiquement que s’est tenu le concours de recrutement ainsi que le débarquement du détachement de l’armée en charge de la protection des hautes personnalités.

Objectif : un accord formel avec le FMI

Longtemps critiqué sur sa léthargie en ce qui concerne la mobilisation des fonds promis par les amis des Comores à Maurice, le gouvernement, par la voix de son Secrétaire général, a reconnu le retard anormal dans le montage des dossiers de projet, et assure que tout va s’accélérer. Pour cela, il compte sur la récente nomination de Abdou Chacour Abal Anrab, un haut cadre de l’administration des finances qui était en poste au siège de la Banque Africaine de Développement en Côte d’Ivoire et qui vient d’être nommé Commissaire général au plan. Pour appuyer cette structure nationale, le PNUD a fait appel à Ali Bourhane, ancien administrateur de la Banque mondiale, pour 26 pays d’Afrique francophone, et un ancien ministre béninois des Finances.
Concernant l’enseignement, le ministre de l’Education a confirmé le compromis avec les syndicats qui a permis l’ouverture des écoles publiques. Son collègue de la justice a lui promis l’ouverture des procès concernant les affaires de détournement de fonds publics.
A propos de certaines révélations de la presse concernant certaines transactions commerciales, le gouvernement a demandé l’indulgence de la population, avant d’appeler les journalistes à plus de responsabilités dans le traitement de l’information pour ne pas inciter à la haine entre les îles.
Le gouvernement n’a pas passé sous silence le gouffre financier dont il a hérité et le dégel de la coopération bilatérale et multilatérale après une décennie. Il espère particulièrement réussir là où ont échoué les autres depuis 10 ans : conclure un accord formel avec le Fonds Monétaire International afin de bénéficier des mesures spécifiques aux petits pays pauvres très endettés (PPTE).

A. Mohamed


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