Elections des îles de Ngazidja et Mohéli

Abdouloihabi et Mohamed Ali Saïd plébiscités

26 juin 2007

Les électeurs, moins nombreux qu’au premier tour, ont choisi Mohamed Abdouloihabi pour diriger Ngazidja et Mohamed Ali Saïd, Mohéli. Au-delà de la défaite les partisans de Maître Larifou n’arrivent pas à expliquer un écart de voix estimé à près de 13400.
Cette victoire incontestable des partisans de Sambi n’a pas suscité beaucoup d’effusion à Moroni à cause de l’enlisement annoncée de la crise anjouanaise.
Maître Saïd Larifou avait axé sa campagne du second tour sur la lutte contre la fraude électorale qu’il avait déjà brandi au premier tour. Certains de ses sympathisants évoquent une manipulation des élections sans pouvoir justifier à quel niveau du processus. Halima, une fervente militante du RIDJA, ne cache pas sa mine déconfite : « l’ampleur de la défaite laisse peu de place à la contestation, pour moi nous avons été trahis et la campagne de dénigrement orchestrée ces derniers jours contre notre leader y est pour beaucoup. C’est dommage pour le changement dont notre pays a besoin ».

Contrairement au premier tour, le suspense n’a pas duré. A la fermeture des bureaux de la capitale, le score des deux juristes était serré avec une légère avance pour le protégé de Sambi. Au fur et à mesure que les résultats arrivaient des autres régions, l’écart n’a cessé de se creuser. Au final, Larifou a perdu dans 6 des 7 régions, puisque son Bandjini natal lui a offert une avance de 4600 voix. En attendant les chiffres de la Commission Electorale Nationale qui devront être validés par la Cour constitutionnelle, le Ministère de l’Intérieur de Ngazidja a publié des résultats provisoires créditant Larifou de 44% contre 56 pour son challenger.

A Mohéli, le Président sortant a été sorti définitivement de l’arène par plus de 1000 voix d’écart sur 12.000 votants.

Les partisans de Sambi n’ont pas manifesté avec fracas leur victoire car ils sont conscients que des jours difficiles s’annoncent pour le Chef de l’État. En effet, la Mission tant attendue pour exiger du colonel Bacar de nouvelles élections, a rapporté de bien maigres résultats. Youssouf Allaoui, un enseignant originaire de Ouani à Anjouan, constate que les propositions de la Mission conduite par la Ministre Sud-africaine des Affaires étrangères constitue un recul : « Dépêcher à Anjouan une dizaine de ministres étrangers, trois avions et un hélicoptère, pour dire que l’État et la junte qui a pris l’île en otage doivent entreprendre des négociations hors des Comores est une lâcheté ».

A. Mohamed


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus