Rétablissement de l’ordre à Anjounan

Arrivés des Tanzaniens et Soudanais

17 mars 2008

Le contingent sénégalais était attendu à Moroni vendredi à 18 heures, alors que 500 Tanzaniens et 600 Soudanais ont déjà pris leurs quartiers dans la capitale fédérale. Les 1500 soldats africains devront appuyer les 500 hommes de l’armée nationale positionnée à Mohéli pour rétablir l’ordre à Anjouan. Pendant ce temps, l’armée nationale qui ne veut pas se voir ravir la vedette se targue d’avoir fait une incursion à Anjouan le 11 mars dernier.

En prenant l’initiative d’intervenir militairement pour rétablir l’ordre dans une partie de son territoire, le président Sambi a poussé la bureaucratie de l’Union Africaine à sortir de son inertie. Après l’échec de toutes les pressions du groupe de contact composé des pays de la région et des diplomates accrédités à Moroni sous l’autorité de l’Union Africaine, l’armée nationale s’est pré-positionné sur la petite île de Mohéli à quelques encablures des côtes anjouanaises. Au dernier sommet panafricain d’Adis Abeba, le président comorien avait informé ses pairs de sa décision d’en découdre seul avec la junte au pouvoir à Anjouan. Sa détermination a payé puisque fin février la Tanzanie, le Soudan, la Libye et le Sénégal ont accepté de lui apporter un soutien militaire. Les ministres de la Défense et des experts militaires de ces 4 pays se sont d’ailleurs réunis le 8 mars dernier à Dar-es-salam pour valider le plan de l’opération. En tout, il y aura 1500 soldats africains pour appuyer les 500 Comoriens désignés pour cette opération. L’armée du Colonel Bacar qui compte 400 hommes moins les nombreux déserteurs de ces dernières semaines fera très peu le poids.
Et pourtant il y a quatre jours, le Colonel rebelle a confié à l’AFP et une télévision française qu’il est prêt à mourir pour son île. C’est ce qui fait dire à un militaire ressortissant d’Anjouan que « Bacar fait semblant de vouloir se battre mais à la dernière minute, il prendra la fuite et sacrifiera ses suppôts ».
Sur le plan diplomatique, les Etats-Unis, qui ont participé à la dernière mission de médiation, viennent de publier un communiqué qui approuve l’intervention militaire. Les pays de la région ne sont pas en reste car à Maurice où l’on suit de près la situation, le Gouvernement souscrit à l’option militaire en vue d’assurer la stabilité des Comores.
Sur l’île sœur de Mayotte la situation est également suivie à la jumelle. Deux frégates, le Floréal et la Nivôse, accompagnées de la Boudeuse sont pré-positionnés au cas où il faudra évacuer des ressortissants français ou des éventuels blessés. Il est prévisible qu’en cas de conflit armé à Anjouan, les kwassa kwassa vont avoir de nombreux clients et des dispositions vont sûrement être prises à ce sujet.

A. Mohamed


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