France/Comores

Brigitte Girardin à Moroni

7 décembre 2006

La Visite de près de 24 heures du Ministre français déléguée à la Coopération vient relancer la coopération bilatérale suspendue pendant les 7 années de crise séparatiste et institutionnelle aux Comores. Le ministre a procédé à la signature d’un document avec le Ministre comorien des relations extérieures portant sur une aide de 88 millions d’euros.

Quelques heures après son arrivée, Brigitte Girardin, Ministre français déléguée à la Coopération, a été reçue par le Président Sambi en présence de Christian Job ambassadeur de France à Moroni. C’est après cet entretien qu’a eu lieu, toujours au Palais de Beit Salam, la cérémonie de signature du Document cadre de partenariat entre la représentante du Gouvernement français et le Ministre comorien des Relations extérieures, relatif à une aide de 88 millions d’euros sur cinq ans.

Pour le Ministre Ahmed Djaffar, être la première à concrétiser l’engagement pris à la conférence des amis des Comores de décembre 2005 à Maurice démontre la force des liens séculaires entre les deux pays.

Par ce protocole, la France va participer au financement de projets prioritaires dans le développement socioéconomique comme la santé, l’agriculture et le secteur productif. Concrètement, il s’agira d’équiper les centres hospitaliers de référence, d’accentuer le soutien de la coopération française fourni au syndicat des agriculteurs afin de faciliter l’exportation de certains produits vers Mayotte. La Banque de Développement des Comores bénéficiera également une ligne de crédit pour soutenir la création d’entreprise. Le Ministre français a précisé qu’Anjouan devra bénéficier d’une part conséquente de cette enveloppe au vu du dénuement qui frappe sa population. En fait, cela fait partie des mesures qui visent à freiner l’émigration vers Mayotte les candidats étant majoritairement de cette île.

Dans son allocution, Mme Girardin a évoqué le bien fondé du co-développement, le tout nouveau programme qui va démarrer dans quelques semaines et qui va financer des projets de la diaspora comorienne installée en France, toujours dans le but de limiter l’émigration.

Mayotte : une épine dans les relations franco-comoriennes

Dans cet échange d’amabilité, la question de Mayotte, cette épine dans les relations franco-comoriennes a été abordée de façon formelle. Le chef de la diplomatie comorienne a parlé des souffrances d’un peuple victime de ce contentieux juridico-politique, tandis que le Ministre français tout en reconnaissant que « la proximité géographique est une réalité qui s’impose à tous », a ajouté que ce sujet sensible ne doit pas freiner les relations bilatérales.

Rappelons, que si les politiques essaient de minimiser les divergences à propos de Mayotte, la tension a été assez vive les jours qui ont précédé cette visite ministérielle. En effet, une organisation de la société civile dénommée Œ‚ Comité Mahorais‚ avait implanté des panneaux réclamant le retour de Mayotte. Ces affiches ayant été enlevées par des inconnus, le Comité Mahorais a déployé de larges banderoles à l’arrivée du Ministre disant « Mayotte est comorienne et le restera à jamais ». Entre temps, des tracts menaçants des diplomates français avaient été distribués, à Anjouan.

A propos du séjour de Mme Girardin, Moustafa, un homme d’affaire, estime que c’est la diversification des relations diplomatiques notamment en faveur des pays arabes qui pousse la France a raffermir ses relations : « l’arrivée d’un opérateur portuaire plus sérieux que la société française qui était là, les sociétés d’investissement du Koweït, de la Libye, et des Emirats Arabes Unis qui s’intéressent aux transports maritime et aérien, aux infrastructures hôtelières et au système bancaire inquiètent les Français ».

Quant à Youssouf Said, un grand commis de l’État, c’est une bonne chose d’avoir des bonnes relations avec la France car cela constitue un gage de la stabilité et à ses yeux, « cela est plus important que l’argent qu’elle peut nous donner ».

A. Mohamed


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