Révision constitutionnelle

Comores : un “oui” avec une faible participation

22 mai 2009

Les résultats provisoires émanant de la commission électorale indiquent que le “oui” l’emporte largement avec 92,32% sur une participation de 56%. Pour les observateurs, ce taux de participation est largement supérieur à la réalité.
Après la promulgation de cette loi, le président Sambi est tenu de convoquer, dans les délais constitutionnels, les élections législatives au risque, pour le pays, de se retrouver dans une période d’absence de droit.

Les résultas provisoires émanant de la Commission nationale électorale indépendante font état d’un taux de participation nationale de 56%. Le “oui” l’a emporté avec 92,32% et le “non” 7,36%, et les bulletins nuls se situent à 6,34%.
Toutefois, ceux qui ont sillonné les bureaux de vote dans plusieurs localités estiment que le taux de participation est largement surévalué. Dans les quelques bureaux visités à 12 heures, seulement 1/10ème des électeurs inscrits s’étaient présentés.
Toutefois, la plus grande victoire de Sambi est le fait que la campagne qui visait à saboter la tenue du référendum n’ait pas fonctionné. En début de matinée, certains préfets de région et des directeurs d’école ont fermé les salles et sont partis avec les clés. Une à deux heures de temps ont suffit pour arranger la situation.
Si le Vice-président Idi Nadhoim s’est empressé de se féliciter de cette victoire, il a reconnu et regretté la faible mobilisation des électeurs.
Tous les partisans de la mouvance présidentielle se congratulent du fait que cette journée du 17 mai qualifiée à haut risque ait été finalement très calme, mais ils savent également que le plus dur est à venir, notamment en raison de la confusion qui règne à la Cour Constitutionnelle.

Désintérêt de la population

Selon les organisations de la société civile, ce taux d’abstention record est loin de refléter un suivi quelconque du mot d’ordre de boycott. Il s’agit tout simplement d’un désintérêt de la population qui voit son niveau de vie baisser de jour en jour sans que les dirigeants s’en préoccupent. C’est le cas de la Ville de Mitsamiouli où une bonne partie de la jeunesse est restée causer toute la journée pas loin des bureaux de vote du fait que depuis des mois, ils ont de l’électricité uniquement dans la journée.
Dans les rangs de l’opposition, les responsables font une tout autre lecture des mêmes résultats. Selon eux, le faible taux de participation constitue un désaveu du pouvoir de l’Union qui doit en tirer les conséquences en assumant les résultats.

En dehors des fervents partisans de Sambi, les électeurs qui ont choisi d’approuver le projet proposé disent l’avoir fait dans l’esprit de réduire les dépenses au niveau des pouvoirs publics et la confusion et les conflits incessants dans la gestion quotidienne des affaires de l’Etat.
Après promulgation de cette loi, le Président Sambi va devenir la seule institution nationale en exercice. Les assemblées de l’Union et des îles sont arrivées en fin de mandat au mois d’avril 2009. Le président est tenu de convoquer dans les délais constitutionnels les élections législatives au risque d’entrer dans une période de non droit.

De notre Correspondant
A. Mohamed


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