Cyclone Gamède

Des dégâts aux Comores

De notre correspondant Ali Mohamed

27 février 2007

Le souffle du Cyclone Gamède qui a fait d’énormes ravages à La Réunion a causé des inondations, la perdition de pêcheurs en mer et un blocage de la RN1 toute la journée du dimanche.

Les Comoriens suivent de près l’évolution du cyclone Gamède‚ qui menace de frapper de nouveau l’île de La Réunion après y avoir causé d’énormes dégâts le week-end dernier dont un pont qui a cédé. Ils compatissent à la douleur des habitant de cette île sœur, qui est chaque année victime de la colère de dame nature.
Cependant, ils appréhendent également ses répercutions car les fortes tempêtes qui frappent la région, même si elles épargnent souvent ces îles, ne manquent jamais de les ébranler en causant quelquefois des sinistres. C’est encore le cas cette fois ci avec Gamède.
En effet, de fortes rafales et une pluie torrentielle qui a duré juste quelques minutes a suffit toute proportion gardée à semer la désolation.

Selon Abdou Rahim ingénieur civil, ce ne sont pas tant les dégâts qui inquiètent car ils sont sans commune mesure par rapport à ce qui se passe chez nos voisins, mais c’est le manque de prévention et de prise en charge qui est dramatique : « imaginez si le dixième de ce qui est arrivé à La Réunion devait se produire ici ? Jusqu’alors, on parle de la réhabilitation des infrastructures endommagées par le cyclone Gafilo en 2003 par l’Union européenne et les travaux n’ont pas encore débuté ».

A Kouhani, un petit village dans la région de Wachili, c’était la panique car 7 pêcheurs ont été surpris par la tempête en mer. Msahazi, un cadre du village résident dans la capitale, n’arrête pas de pianoter sur son téléphone portable. Il appelle différents responsables de la sécurité civile et fait le lien avec divers interlocuteurs de son village pour essayer de recueillir les dernières informations. Pour lui, c’est assez grave car aucune annonce dans les ondes nationales n’a été faite pour prévenir la population, notamment les pêcheurs, de cette tempête. Seuls ceux qui possèdent des télévisions par satellite dans les grandes villes ont été au courant.

Dans la soirée de dimanche, six rescapés ont échoué sur les côtes de Mboikou, un peu plus au Nord. Le dernier n’a été recueilli que le lundi matin au grand soulagement de cette petite communauté et surtout de Msahazi qui avait mis son boubou en allant au bureau au cas où il y aurait décès.

Par ailleurs, la route qui mène de l’aéroport vers Mitsamiouli a été coupée à plusieurs endroits par des arbres arrachés et jonchés sur la voie. En l’absence de service public pour l’entretien des voies de communication, ce sont les automobilistes pris au piège aidés par les populations riveraines qui découpaient les troncs d’arbres avec des machettes pour libérer la voie. Même Moroni n’a pas été épargné par ce souffle. Au Sud de la capitale, Saïd Ibrahim, un commerçant de la place, avait du mal à réagir devant cette coulée d’eau boueuse qui continuait à se déverser dans 2 de ses entrepôts qui contenaient des dizaines de tonnes de riz. Il attend avec impatience la procédure de l’assurance car, dit-il fièrement, il est un des rares opérateurs à avoir souscrit à une assurance sinistre.

Il est avéré que la société comorienne n’a qu’une très faible pratique de l’assurance en dehors de celle des véhicules rendus obligatoire à causes des contrôles routiers. Selon un des membres du patronat local présent, « c’est à travers la rapidité de l’intervention et la qualité de l’accompagnement des clients habituels que les assureurs pourront convaincre de l’opportunité d’assurer sa personne et ses biens ».

A. M.


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