L’Iran affirme sa volonté d’aider les Comores

24 août 2006

Forte de 35 personnes, la délégation iranienne est venue affirmer sa volonté de soutenir les efforts du gouvernement comorien dans sa lutte contre la pauvreté. Il a été convenu la participation financière et technique de l’Iran dans de nombreux projets de développement notamment la pêche, l’agriculture l’énergie et les infrastructures routières.

Arrivée le mercredi 16 août pour une visite de 48 heures, la délégation était composée d’un ministre, de cinq vice-ministres, de haut cadre de la présidence et de l’administration notamment le responsable des infrastructures routières et des experts.
Répondant aux questions des journalistes l’aéroport, Monsieur Askandary, ministre de l’agriculture et le chef de la délégation a montré que les Comores constituent une étape importante dans son périple africain. Durant la visite, les hôtes du gouvernement ont eu des entretiens avec le chef de l’État, le ministre des relations extérieures, et ont participé à une table ronde regroupant plusieurs responsables comoriens en vue de jeter les bases d’une coopération privilégiée entre les deux pays.
Parmi les priorités, le gouvernement iranien s’est engagé à fournir trois bateaux, des équipements et des techniciens pour initier à la pêche industrielle, à mettre en place un bureau pour les affaires agricoles et à financer des études pour des doctorants comoriens dans les disciplines scientifiques.
Avant de quitter le pays, la délégation a visité les îles d’Anjouan et de Mohéli. A chacun de leur déplacement, c’était un long cortège de véhicules officiels, de cars climatisés et des voitures réquisitionné qui bloquait la circulation. Cette impressionnante parade ne pouvait laisser indifférent.

Visite diversement appréciée

Au sein de l’opinion, les réactions sont partagées. Soidri, fonctionnaire au ministère des Finances, estime que ce déploiement pourrait être préjudiciable au pays : "l’Iran est actuellement sous le collimateur de la communauté des nations occidentales, en raison du nucléaire. Les récents événements sur la guerre au Liban et les arrestations dans les milieux islamistes de Londres montrent que l’Iran veut nous utiliser pour sortir de l’isolement". Mahamoud Saïd quant à lui pense que "c’est la première fois qu’un pays affiche une telle volonté d’aider notre pays et si cela déplait à certains, ils n’ont qu’à faire autant".
Interrogé par “HZK presse”, Assoumani Saandi, un expert national qui a participé à la table ronde, pense que la mission iranienne est purement technique, comme celle des Koweïtiens venue le mois dernier relancer des relations longtemps gelées entre les deux pays. Toutefois, affirme ce consultant en développement, Le “Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté” (DSCRP), soumis en décembre 2005 à la conférence des partenaires au développement des Comores, aurait largement suffi pour servir de cadre à tous les investisseurs.
En général, le sentiment qui prévaut chez la plupart des gens c’est de voir se concrétiser rapidement les promesses iraniennes et autres.
Il est avéré que le peuple qui place tout son espoir sur le Président Sambi est de plus en plus impatient. Les fonctionnaires réclament des arriérés de salaires, les syndicats parlent du retour de certaines pratiques d’un autre temps. Dans le même temps, l’île de Ngazidja exige les compétences qui lui sont dévolues par la Constitution alors que Anjouan ne manque pas une occasion pour mettre à l’épreuve l’autorité du Président de l’Union sur cette île anciennement rebelle.

M. Aliloifa


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