Comores : Remise de matériel à la Direction Nationale des Infrastructures (DNI)

L’Union Européenne au chevet des infrastructures

22 août 2008

Moins d’un mois après la validation par les techniciens et le gouvernement du projet de politique sectorielle des transports financé par l’Union Européenne, la DNI (Direction Nationale des Infrastructures) vient de réceptionner du matériel devant lui permettre d’assurer le pilotage des projets en cours de préparation.

L’impact des infrastructures de transport dans l’agriculture, l’industrie, le commerce et surtout le tourisme a été largement sous-estimé aux Comores. L’état pitoyable du réseau routier reste l’un des talons d’Achille de l’économie comorienne puisque le secteur des transports représente moins de 5% du PIB. S’attachant au Document de Stratégie pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté (DSCRP), notamment dans son axe prioritaire N°1, le Document de Stratégie Pays (DSP) et le Programme Indicatif National (PIN) qui cadrent la coopération avec l’Union Européenne ont retenu les infrastructures de transport comme secteur de concentration dans la programmation de l’enveloppe du 10ème FED, en le dotant d’environ 13 milliards de francs comoriens (27 millions d’euros) sur un total de 18 milliards (36 millions d’euros).
La Cellule d’Appui à l’Ordonnateur National du FED (CAON) en charge du suivi des projets en cours et de la programmation des futurs projets a entrepris depuis 1 an des expertises préalables au démarrage de ces projets. Une première étude de faisabilité a été menée en 2007 sur le réseau routier et l’assainissement des principales agglomérations des Comores.
C’est d’ailleurs sur la base de cette expertise que se font les travaux de réfection des routes en cours de réalisation à Moroni, ce qui suscite la satisfaction de Moudjmal Mohamed Issa, Chargé de programme de la CAON : « C’est une satisfaction de savoir que les techniciens nationaux s’approprient ces études prospectives, car baliser les contours globaux d’un chantier, même si l’on va mener les travaux par bouts, est la manière la plus rationnelle de construire ».

C’est effectivement ce souci d’avoir un état des lieux et de donner une lisibilité à la stratégie de développement des infrastructures de transport en rapport avec les enjeux économiques que les Comores, appuyés par l’Union Européenne, ont lancé une étude pour l’élaboration d’un projet de politique sectorielle des transports.

La DNI : un partenaire stratégique de l’Union Européenne

Ce travail colossal a été confié au Consortium Hydratel, sous la supervision de la CAON et de la Délégation de la Commission Européenne en charge des Comores à Maurice. La mission conduite de manière très participative s’est déroulée en avril et mai 2008. Elle a impliqué en effet de très près tous les acteurs locaux, aux premiers rangs desquels la Direction nationale des Infrastructures, les ministères techniques au niveau de l’Union et des îles, ainsi que les techniciens en charge de la gestion des transports terrestres, maritimes et aériens.
L’atelier de validation du document de politique sectorielle des transports des Comores à l’horizon 2030 a été validé le 26 septembre dernier lors d’un atelier qui s’est déroulé à Moroni. Présidé par le vice-président en charge de la Santé assurant l’intérim de son collègue en charge des Transports, il a été honoré de la présence de Stéfanos Gouvras, conseiller du chef de Délégation de l’Union Européenne, et Zaid Futloo, ingénieur de la section Comores à la DCE. Les techniciens présents ont tous exprimé leur satisfaction quant à la qualité du travail fourni par les experts : « Nous avons eu très peu de commentaire sur le rapport du fait que nous avons tous été associés en amont et que les avis que nous avons formulés ont été intégrés dans le document », affirme un ingénieur des Travaux publics.
Les participants n’ont pas manqué de remercier la CAON et l’Union Européenne pour leur contribution financière et technique à la réalisation de cette réflexion stratégique d’un secteur sensible pour le développement social et économique du pays.
Cela n’a pas empêché certains acteurs de la société civile d’exprimer leur scepticisme quant au suivi de ce dossier : « Nous avons vu tellement de bons projets et d’éloquentes déclarations de bonnes intentions, mais nous ne voyons jamais la concrétisation car notre administration ne se donne pas les moyens de faire le suivi adéquat ».
Parce qu’ils connaissent eux aussi les contingences du pays, les cadres de la CAON en accord avec la DCE ont fourni un appui institutionnel à la Direction Nationale des Infrastructures (DNI), le service à qui incombe la lourde responsabilité de coordonner tous ces projets. Du matériel bureautique a été remis à cet effet le 12 août dernier et le laboratoire des Travaux publics sera bientôt équipé en matériel de contrôle qualité des matériaux et des ouvrages. La requête formulée pour le renforcement des capacités des techniciens par Elarif Oukachi, ministre de l’Équipement, lors de cette brève cérémonie a reçu un accueil favorable. Pour le Chargé de programme de la CAON, l’Union Européenne ne cessera de soutenir un partenaire aussi stratégique que la DNI qui collabore à la réhabilitation et à la construction des infrastructures scolaires du projet PASEC, participe activement au pilotage du projet de réhabilitation des infrastructures de transport endommagées par les cyclones, en cours de démarrage et apporte son concours à la programmation du 10ème FED.
Dans son mot de remerciement, Hassane Bacar a rappelé les nombreuses contributions que l’Union Européenne a apportées par le passé au fonctionnement de la Direction des travaux publics et au désenclavement de notre pays.

De notre correspondant
A. Mohamed


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus