Premier tour des élections aux Comores

La surprise de la soirée : Mohamed Djaanfari

18 avril 2006

Anjouan vient de mandater Mohamed Djaanfari, Ahmed Abdallah Sambi, Ibrahim Halidi parmi les 13 candidats pour poursuivre la course de la présidentielle. Ce second tour se déroulera sur l’ensemble du territoire de l’Union contrairement au premier réservé exclusivement à la perle des îles Comores.

Sans parti politique comme la plupart des candidats, il est retraité de l’armée française. À 54 ans, son unique poste politique, c’est celui de député et vice-président de l’Assemblée de l’Union des Comores depuis avril 2004.
Jusqu’à tard dans la nuit des élections, personne n’aurait parié sur lui surtout avec le fait qu’il avait un concurrent redoutable dans son propre village. Il est vrai que certains analystes disaient qu’il fallait s’attendre à une surprise, mais eux-mêmes n’avaient pas idée d’où elle allait venir.
Ce riche armateur avait dès le départ, le soutien des jeunes sportifs dont il est le principal mécène. Sur son programme politique, il parle comme tout le monde de relancer l’économie et lutter contre la corruption. Sa proposition concrète est le développement de la pêche industrielle dans les six premiers mois de son mandat.

Un prédicateur de talent

Son adversaire le plus redoutable est Ahmed Abdallah Sambi. Ce prédicateur de talent a réussi à se tailler un lectorat important dans les populations les plus défavorisées. Son discours populiste proche des préoccupations quotidiennes des plus démunis lui a permis de capitaliser les désillusions et les frustrations des trente années d’indépendance. L’ascension de ce théologien formé en Iran aujourd’hui chef de plusieurs entreprises tournées vers la production locale n’a pas surgi ex-nihilo. La limpidité de ses prêches dans les mosquées et les cérémonies en public lui ont permis de glisser doucement vers la politique. Député de l’assemblée, il a gardé son franc parlé et ses attaques contre la corruption. Son slogan "servir et non se servir" est devenu le cri de ralliement des jeunes (souvent mineurs) qui défilent depuis des semaines dans les rues et les ruelles d’Anjouan.

Le soutien du parti au pouvoir

Ibrahim Halidi. Bien implanté dans son fief de Nyumakélé, il a su s’assurer dès le départ un réservoir de voix important car cette région la plus pauvre des Comores est aussi l’une des plus peuplées. Le soutien que lui accorde la CRC, le parti du président Azali lui a permis de disposer d’inépuisables ressources financières pour battre campagne dans les autres régions. Dans les autres îles, le parti au pouvoir lui assure déjà une véritable machine électorale qui est bien rodée.

Des difficultés matérielles

Selon des présidents de bureau de vote, le déroulement du scrutin s’est bien passé dans l’ensemble. Un des problèmes soulevés, c’est par exemple l’interdiction de vote pour les électeurs qui sont sur la liste mais qui ont perdu leurs cartes. Cela a fait chuter, dans les villages éloignés, le nombre de votants.
Autre problème assez grave : le retard pris dans l’acheminement du matériel. Certains candidats avaient même suggéré le report de tout le scrutin. Finalement, un compromis a été trouvé et les opérations qui ont commencé à midi se sont poursuivies jusqu’à minuit notamment à Bandrani et Nyumakélé.

M. Aliloifa


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