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Drame des Kwassa Kwassa
16 janvier 2008
L’Archipel des Comores ne finit plus de compter ses morts. Qui sait, pendant que vous lisez, un kwassa kwassa a encore chaviré, coulant des espoirs dans le Canal du Mozambique, sans même que nous le sachions ! Canda Swami Pillay, de La Ligue des Droits de l’Homme, réagit sur ce drame humain qui se déroule à plus d’une heure d’avion de chez nous.
Pourquoi autant de morts ? Pourquoi ne pas réfléchir à une solution durable, pour que cessent les sabordages de kwassa kwassa au large d’une misère que le monde regarde du bout des yeux ? Pour Canda Swami Pillay, de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), c’est d’abord l’histoire d’une imposture française, qui date du référendum de 1974, où l’Archipel des Comores, c’est à dire l’addition de toutes les îles des Comores, s’exprimait largement en faveur de l’indépendance des îles de l’Archipel, Mayotte y compris. « 95%, ce n’est pas rien, pour l’ensemble des quatre îles. Parce la question était posée à l’ensemble de l’Archipel des Comores », déclare Canda Swami Pillay, qui note que La France à enregistrer le résultat île par île, du fait de l’expression contraire des Mahorais, qui votait à 65% en faveur du rattachement à l’Hexagone.
« Les spécialistes ont bien compris que l’ensemble des parlementaires, et également la Chambre constitutionnelle étaient très ennuyés, parce qu’ils n’arrivaient plus à définir ce que c’était un territoire d’Outre-Mer, et ce que c’était un territoire normal », poursuit-il. En termes de droit, fait-il remarquer, dès le début cela fut décrié par l’opinion internationale. D’ailleurs, l’ONU a reconnu l’indépendance de l’Archipel des Comores, les quatre îles comme ensemble indivisible. Actuellement encore, la communauté internationale soutient les exigences comoriennes, qui revendiquent l’île de Mayotte. Comment donc le dire à une grande puissance au passé colonial, qui veut garder avantage de cette zone stratégique sur le sud-est africain, voire même plus loin ? Peut-on dire que les Comoriens sont également les victimes de puissances militaires, tout comme le sont les Chagossiens ?
La frontière de la honte
Le problème a certes tiré son origine du fiasco de l’Etat Français en 1974. Mais le problème, qui concerne aujourd’hui tous les candidats à la clandestinité à Mayotte, relève aussi, si ce n’est davantage, des accords de Schengen (1985-1990), qui statuaient sur la libre circulation des personnes entre les pays de l’Union européenne. Avant ses accords, il n’y avait aucun problème d’installation massive à Mayotte, puisqu’il n’y avait pas d’installation massive. La navette entre les îles était chose commune. Les Comoriens se rendaient sur n’importe quelle île, y travaillaient, y avaient de la famille. Ils se déplaçaient librement, mais gardaient leur point d’ancrage sur leur île natale.
Canda Swami Pillay décrit un mur de la honte, pas moins pire que celui qui sépare Israël de la Palestine. Mais, au vu du développement de Mayotte, les parents comoriens veulent assurer l’avenir de leurs enfants, et filent donc vers l’eldorado mahorais, n’hésitant pas braver la mort pour atteindre l’île sœur, franchir ce mur. « N’importe quel citoyen du monde ferait la même chose pour ses enfants », déclare Canda Swami Pillay, qui poursuit « pour eux, Mayotte, c’est l’Eldorado ». Sans vouloir se livrer à l’exercice morbide du comptage des morts de la traversée vers Mayotte, Canda Swami Pillay explique qu’il suffit d’un mort pour que la situation soit critiquable. Et de faire remarquer que la Ligue des Droits de l’Homme de Mayotte ressent bien du mal à trouver une adhésion dans la population mahoraise pour dénoncer les crimes à l’encontre des Comoriens.
La solution est politique
Mayotte veut être française, et c’est un droit que de le vouloir. Pour autant, comment réduire la clandestinité comorienne, sans vouloir aider réellement au développement de toutes les îles de l’Archipel ? Dire aux candidats à la clandestinité de ne pas entreprendre la périlleuse traversée vers Mayotte ? Oui, c’est dangereux, et les Comoriens en ont conscience. Mais, on peut aussi imaginer que La France change son fusil d’épaule, et décide intelligemment de lever la réglementation autour de la circulation, d’ouvrir les frontières mahoraises. Mais on peut toujours rêver. Pourtant, cela réduirait déjà de manière significative les dérives, mais surtout le nombre de victimes que certains chiffrent autour de 4.500 personnes, si ce n’est plus. Cela donne froid dans le dos, vous en conviendrez.
La solution ? Revenir en arrière ? « La solution ne peut être que politique, par le biais d’un vrai co-développement », déclare Canda Swami Pillay, qui souhaite par ailleurs que cela se fasse dans l’optique d’une solution durable. Assez donc de ces interventions ponctuelles, de ces actions éphémères, effectués au compte-goutte, avec des moyens dérisoires. Sûrement que notre île doit aussi jouer le jeu de la coopération pour que s’estompe réellement le développement disproportionné dans une zone déjà instable économiquement, et manifestement une des plus pauvres au monde. La France devrait quant à elle regarder ses responsabilités en face, sans les fuir, et chercher la cohérence économique dans l’Archipel. On ne peut pas développer à souhait une île, et regarder les autres îles avoisinantes agonisées. Que l’on entende enfin l’appel aux Droits de l’Homme ! Et que cela nous mobilise pour dire stop !
Bbj
« Pourquoi un petit pays ne pourrait pas s’associer avec une grande puissance ? »
Pour Guy Ratane-Dufour, porte-parole de “Stop Kwassa Océan Indien”, la solution réside dans le développement des Comores. C’est une question humanitaire. Comme, il l’a souvent répété, « La France devrait aider au développement des Comores, sans aucune ingérence dans les affaires locales. Pourquoi un petit pays ne pourrait pas s’associer avec une grande puissance ? », déclare-t-il. Il préconise la nomination d’un Commissaire au développement d’une région, qui ne ferait pas l’erreur de balancer un paquet d’argent. Pour autant, Guy Ratane-Dufour comprend que les Mahorais ne veulent pas se séparer de La France. « Comment faire machine arrière ? », demande-t-il. La solution ne serait plus dans la restitution du territoire mahorais à la république comorienne, mais passerait par un développement durable de la région, c’est-à-dire de toutes les îles de l’Archipel. « Les Comores pourraient être une très grande région touristique. Mais, il n’est pas question que cela profite aux entreprises françaises. Il faut associer les entreprises comoriennes ». Il ne manque pas d’appeler à la suppression du Visa Balladur, ce fameux visa Schengen, qui est responsable, disons-le, de cette situation. Selon le collectif “Stop Kwassa Océan Indien”, ils seraient plus de 4500 personnes à avoir trouvé la mort, « sans compter les cas que l’on ne connaît pas », rappelle Guy Ratane-Dufour, qui s’étendra plus longuement sur ce dossier dans notre édition de demain.
Bbj
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Messages
16 janvier 2008, 13:41
"Les Comores pourraient être une très grande région touristique. Mais, il n’est pas question que cela profite aux entreprises françaises. Il faut associer les entreprises comoriennes" Il faut être sacrément gonflé pour écrire ça, en résumé la france donne les sous et elle n’en retire aucun bénéfice au travers de ses entreprises. Ils attendent quoi ces donneurs de leçons pour se rendre aux comores et mettrent leurs compétence au service de l’état comorien et cela dans rémunération. Après nous pourrons discuter de la solution proposée, qu’ils donnent avant l’exemple.
16 janvier 2008, 19:43, par zena
L’ histoire de mayotte.
En 1500, un sultanat est établi sur l’île de Mayotte. Plus tard, en 1503, l’île est découverte par des navigateurs portugais qui la noteront sur les cartes.
En 1832, l’île est conquise par Andriantsoly, ancien roi Sakalava du Boina à Madagascar. Suite à la prise de Nosy Be (Madagascar) en 1840, les Français prennent connaissance de la présence d’un roi Sakalava à Mayotte. Mayotte devient colonie française le 25 avril 1841, alors que la rivalité franco-britannique pour le contrôle des autres îles allait tourner à l’avantage de la France. En 1886, la Grande Comore, Mohéli et Anjouan deviennent protectorat sous la direction du gouverneur de Mayotte 1886. Mayotte, quant à elle, garde un statut de colonie. À partir de 1908, l’ensemble des Comores est intégré sous l’autorité du gouvernement général de Madagascar et dépendances. En 1946, les Comores sont séparées de Madagascar et deviennent territoire d’outre-mer. Suite au refus en 1958 tant de l’indépendance que de la départementalisation, les Comores obtiennent le 22 décembre 1961 (loi n°1412) un statut d’autonomie interne (qui sera élargie en 1968 par la loi n°6804) ; le député Said Mohamed Cheikh devient président du conseil de gouvernement, jusqu’à sa mort le 16 mars 1970. La capitale Dzaoudzi (Mayotte) est transférée à Moroni en 1966, huit ans après la décision du transfert[4].
Le 25 août 1972, le Comité spécial de décolonisation de l’ONU inscrit l’archipel des Comores. En 1974, la France organise aux Comores un référendum sur l’indépendance. Mayotte sera la seule île de l’archipel à voter pour le maintien de ses liens avec la France. Elle confirmera ce choix lors d’un second référendum en 1976[5].
En dépit du choix des Mahorais, depuis 1975, l’île est toujours revendiquée par l’Union des Comores et l’Union africaine reconnaît ce territoire comme occupé par une puissance étrangère.
De même, l’Assemblée générale des Nations unies a de nombreuses fois condamné la présence française à Mayotte, après que l’ONU, par son Conseil de sécurité n’eut pas adopté de résolution condamnant la France. L’ONU s’était appuyée sur la déclaration du 14 décembre 1960, "sur l’octroi de l’indépendance aux pays et peuples colonisés", point n° 6 sur la préservation de l’intégrité territoriale, en totale contradiction avec le point n° 2 sur le droit à l’autodétermination. Depuis 1995, cependant, la question de Mayotte n’a plus été inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée générale de l’ONU.
17 janvier 2008, 13:47, par MORAND Robert (ancien résident de Mayotte)
Je ne sais s’il faut être "gonflé" pour écrire ce genre d’article , mais je voudrais d’une part preciser que je partage pleinement l’article de Bbj , et rappeler d’autre part , à l’auteur des éructations que j’ai lues dans les réactions que :
- si la France n’avait pas colonisé l’archipel des Comores
- si la France avait respecté le résutat du référendum de 74
- si des "barbouzes" français (commandités par qui ?........)n’avaient pas à plusieurs reprises déstabilisé les gouvernements de la république des Comores
nous n’en serions probablement pas là .
ce n’est sûrement pas par la force , comme nous l’a encore montré aujourd’hui à Mamoudzou notre m(s)inistre de l’immigration en déployant un dispositif impressionant pour se livrer à la chasse de quelques malheureux "clandestins" que l’on résoudra les problèmes et que l’on mettra fin à cette hécatombe , à ce drame humain .
18 janvier 2008, 14:16
C’est une reflexion responsable et objective, vraiment en décalage avec celle du porte-parole de "Stop Kwassa".
22 janvier 2008, 04:40
je ne comprends pas votre remarque. puisque cet article est le fruit d’une discussion avec le porte-parole de Stop Kwassa, du moins si vous faites allusion à Guy Ratane-Dufour. ses propos sont les miens. il faut un vrai co-développement des Comores.
Bbj