Billet

Les institutions françaises donnent le mauvais exemple

7 juin 2008

En refusant aux institutions comoriennes le droit de jouer leur rôle face à l’entreprise de déstabilisation menée par Mohamed Bacar à Anjouan, le gouvernement français avoue son implication dans les affaires intérieures des Comores. Jusqu’à jeudi, il était encore permis d’avoir des doutes sur l’aide apportée par les autorités françaises au “dictateur” et à ses sbires dans leur fuite vers Mayotte. Les raisons invoquées pour le refus de l’extradition sonnent comme un aveu.
De plus, le gouvernement français, en demandant à la justice de se prononcer à sa place sur la demande d’extradition, met celle-ci en fâcheuse posture. Ou la Chambre d’instruction rend un avis négatif et il pourra lui être reproché - que cela soit fondé ou non - d’avoir plus cherché à servir les intérêts (troubles, en l’occurrence) du gouvernement plutôt qu’à rendre une justice indépendante ; ou, elle accède à la demande d’extradition, sans garantie de la voir exécutée.
Au final, la France donne le spectacle d’un gouvernement adepte de l’ingérence cafouilleuse, d’une justice aux ordres - et ce sont eux qui prétendent donner aux Comoriens des leçons de gouvernance et d’indépendance de leurs institutions ?
Et La Réunion dans tout cela ? Qui s’inquiète de mesurer les dégâts que cette somme d’inconséquences provoque dans les relations de co-développement que notre île s’efforce de tisser avec les pays voisins ?

P. David


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