Rentrée parlementaire

Les organes sont déjà en place

26 janvier 2010

Quelques jours seulement après la fin du scrutin, les députés n’ont pas tardé à se mettre au travail. Le perchoir et les postes clés dans le bureau et les commissions échoient à la mouvance présidentielle.

Elle fut à la fois solennelle et populaire l’investiture de la huitième législature des Comores indépendantes. Encadrés par les membres du Gouvernement et les diplomates d’un côté, les corps constitués et des grands commis de l’Etat de l’autre, les nouveaux élus ont été investis dans leurs nouvelles fonctions dans la salle de réception du Palais du Peuple. L’esplanade, les cours intérieures, les parkings et la route qui mène à l’Assemblée étaient pris d’assaut par plus d’un millier de personnes. Tous sont venus savourer la joie du sacre de leurs élus. Après les allocutions du doyen des ambassadeurs accrédités à Moroni et du doyen d’âge des députés, les élus ont été conduits sous les applaudissements dans l’hémicycle et leurs travaux ont commencé séance tenante.
Il est à noter que le Parlement des Comores est composé de 33 députés dont 22 élus au suffrage universel et 9 désignés parmi les conseillers des îles à raison de 3 par île.
C’est d’ailleurs à travers ce dernier moyen que Sambi a pu asseoir une majorité à Mohéli après avoir trouvé un accord in extremis avec le gouverneur de l’île.

En attendant le congrès

Cette prédominance de la mouvance présidentielle a donné une coloration monolithique au bureau exécutif et dans la Direction des différentes commissions parlementaires. Ainsi, Bouhani Hamidou, qui fut Chef du protocole à la Présidence puis Ministre de l’Intérieur s’est hissé sur le perchoir par un score royal de 27 voix, contre 2 et 3 pour ses deux concurrents.
Considéré comme l’un des plus fidèles collaborateurs du chef de l’Etat, ce patron d’une société de gardiennage a le mérite d’être le seul à avoir bénéficié de la confiance de sa région à trois reprises pour la représenter à l’Assemblée nationale. Le choix des vice-présidents et des questeurs a obéit à la même logique partisane. C’est au sein des commissions que l’opposition et les indépendants ont des responsabilités. Selon Chabouhane, désigné Rapporteur de la Commission des Finances, le fait d’être opposés à Sambi et d’être minoritaires ne va pas les empêcher de participer pleinement et activement aux travaux de l’Assemblée.
La session extraordinaire en cours a été convoquée par le président de la République pour quinze jours. Des sessions ordinaires de trois mois sont prévues en avril et en octobre. Toutefois, le plus attendu en ce moment, c’est le congrès devant réunir ensemble les députés et les conseillers des trois îles devant examiner la question de l’harmonisation des mandats du président de l’Union et des gouverneurs des îles. Ce sujet est extrêmement délicat dans la mesure où il est lié à la présidence tournante en 2010 que défend rageusement la classe politique en général et les Mohéliens en particulier.

De notre correspondant
A. Mohamed


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