Naufrage d’un kwassa au large d’Anjouan : trois morts et une vingtaine de disparus

24 octobre 2008

Un kwassa chargé d’une trentaine de personnes a fait naufrage dans la nuit de jeudi 9 à vendredi 10 octobre, au large d’Anjouan. Le bilan provisoire fait état de trois morts et d’une vingtaine de disparus.

La barque était partie aux alentours de minuit jeudi soir à Bambao Mtsanga, un village situé à l’est d’Anjouan connu pour être l’un des principaux ports de départs des kwassa en direction de Mayotte. Selon des témoins, l’embarcation qui était chargée d’une trentaine de personnes aurait chaviré au large des cotes anjouanaises, suite à un problème de moteur. « Le moteur est tombé en panne quelques minutes après leur départ. Ils ont voulu faire demi-tour, mais une grosse vague les a fait chavirer », indiquait lundi 13 octobre un journaliste anjouanais qui a rencontré des rescapés.
 Le bilan officiel fait état de trois morts et d’une vingtaine de disparus. Parmi les trois corps repêchés figurent ceux de deux Africains : un homme de nationalité zimbabwéenne et une femme portant des tatouages dont la nationalité est inconnue. Cependant, les autorités estiment que le nombre de morts est plus important. Elles soupçonnent les habitants du village d’avoir caché les corps des Comoriens décédés. « Aucune collaboration n’est manifestée par la population et les autorités communales pour faire la lumière sur ce drame », regrettait vendredi le procureur, Mohamed Soidik, dans les colonnes de Ndzuani Hebdo. Selon lui, « avec la complicité des villageois, les passeurs ont pu effacer les traces d’indices pouvant nous amener à faire la lumière sur ce malheureux drame ». Le témoignage d’un passeur qui affirme avoir vu cinq corps inanimés sur la plage, quelques minutes après le drame, confirme la version des autorités.

 Depuis quelques semaines, le gouvernement de l’île d’Anjouan a décidé d’agir contre les départs de kwassa en direction de Mayotte, conformément à ce que le président Toybou avait déclaré en septembre dernier. Depuis, les contrôles sont plus fréquents. Une nouvelle donne qui complique la tâche des passeurs, qui doivent se faire discrets, et pousse les rescapés, en cas de naufrage, à ne pas se faire connaître lorsqu’ils retrouvent la terre ferme.


RC, Malango


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