Aide au développement des Comores

Où en sont les engagements pris à la Conférence de Maurice

30 janvier 2008

Deux ans après la Conférence des amis des Comores de décembre 2005 à Maurice, le gouvernement comorien et ses principaux partenaires se sont réunis cette semaine à Moroni. Il s’agissait de faire le point sur la mobilisation des fonds, identifier les facteurs de blocages et établir une meilleure coordination des actions.

De droite à gauche, la Commissaire au Plan, le Coordonnateur du Système des Nations Unies, le Ministre des Finances, la Chef de Délégation de la Commission européenne, le Ministre de la Justice.

A l’initiative de la Délégation de la Commission européenne en charge des Comores, les services de l’Ordonnateur National du FED et le Commissariat général au Plan ont organisé à Moroni une importante réunion entre le gouvernement et ses principaux donateurs. L’objet était d’analyser la mise en œuvre des engagements pris à Maurice, et plus particulièrement sur la mobilisation des ressources.
En effet, au lendemain des divers scrutins électoraux concrétisant la mise en place des institutions issues de la nouvelle nomenclature constitutionnelle, la communauté internationale s’est engagée à mobiliser d’importants moyens financiers pour faire décoller économiquement ce pays afin de consolider sa stabilité politique retrouvée.
Le Document de Stratégie de Croissance et de Réduction de la Pauvreté (DSCRP) et son Plan d’Action de 4 ans (2006-2009) ont servi de base à l’organisation, en décembre 2005, à l’île Maurice, d’une Conférence des bailleurs de fonds pour le financement du développement des Comores.
La communauté internationale a validé la qualité technique des documents et la pertinence du programme de développement présenté et s’est prononcée nettement en faveur du financement de ce dernier à hauteur 265 millions de dollars US.
Il s’avère, 2 ans après, que le total des fonds mobilisés est évalué à 176 millions de dollars US, représentant 66,4% des annonces. Selon les informations recueillies par le Commissariat général au Plan, les paiements effectués sont évalués à 54,1 millions de dollars US, soit 30,7% des fonds mobilisés en convention.
Dans son rapport présenté à l’ouverture de la réunion, Mme Alfeine Sitti Soifiat, Commissaire générale au Plan, a déclaré que cette faible mobilisation des ressources est dans une large mesure imputable au manque de performance de l’administration comorienne. Admettant le haut niveau de formation des cadres nationaux et leur compétence dans leur domaine respectif, elle a stigmatisé l’inadéquation des profils aux postes, la valse incessante des affectations, le plus souvent pour des raisons politiques.
Elle a poursuivi en indexant l’absence d’archive, de passation de service dans les règles qui affectent les relations avec les partenaires. Prenant exemple sur les financements de l’Union Européenne, la Commissaire générale a fait remarquer que la complexité des procédures des bailleurs ralentit sensiblement les décaissements, en ajoutant que les difficultés d’assurer une coordination adéquate de l’aide internationale conduisent à une dispersion et une déperdition de l’information.
La nécessaire coordination entre les bailleurs intervenant aux Comores a fait l’objet de l’intervention de Mme Claudia Weidey, Chef de Délégation de la Commission européenne en charge des Comores avec résidence à Maurice, et de Mme Audrey Robson, Chargée de Mission de la Commission à Moroni. Cette dernière a présenté à l’assistance le Code de conduite et de complémentarité des bailleurs, en rapport avec la Déclaration de Paris de 2005 sur l’efficacité de l’aide au développement.

De notre correspondant,
M. Aliloifa


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