États généraux de la Presse

Revaloriser le métier de journaliste

22 août 2009, par Aliloifa Mohamed

Réunis ces deux derniers jours à Moroni, une centaine de personnes exerçant à divers niveaux de la chaîne médiatique se sont retrouvées pour poser les jalons de la profession. Des rapports thématiques préparés depuis quelques mois ont servis de base de discussion.

Les professionnels des médias publics et privés se sont retrouvés au Palais du Peuple de Hamramba pour passer en revue leurs problèmes et trouver ensembles les solutions idoines. La séance d’ouverture solennelle a été honorée de la présence de plusieurs invités de marque venant du milieu institutionnel et diplomatique. Le représentant du PNUD et coordonnateur du Système des Nations Unies s’est exprimé en faveur du renforcement des capacités. Il a montré la disponibilité de son organisation a appuyer la formation des journalistes afin qu’ils soient en mesures de contribuer à relever le défi du développement des Comores en particulier « la promotion de la paix, de la stabilité et de la réconciliation nationale ».
Le représentant du Chef de l’État n’a pas manqué de rappeler que la tenue de ces états généraux est une promesse qu’il a donné en recevant les vœux de la presse en janvier dernier. Il réaffirmé la volonté du gouvernement a mettre en place dès la fin des travaux le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel. Selon le secrétaire général de la présidence, le président Sambi a fait sien le vœu des journalistes pour la mise en place rapide de la carte de presse ainsi que de l’ouverture d’une maison de la presse.
Au-delà des discours toujours affables dans de telles messes, les journalistes ont su poser les vrais problèmes lorsqu’ils se sont retrouvés entre-deux pour les débats. Des commissions techniques avaient travaillé depuis des mois sur des thèmes allant de l’état des lieux de la profession, au fond d’appui aux médias en passant par la convention collective et le projet de loi portant Code de l’information.

Les journaux naissent et disparaissent

Le constat est loin d’être réjouissant. La propagation des médias plus particulièrement des radios et des télévisions communautaires ne doit pas masquer les nombreuses difficultés du secteur.
Au niveau de la presse écrite, les professionnels et les lecteurs ont vu naître et disparaître les meilleurs titres à cause des problèmes financiers. La première expérience d’un quotidien est née avec "le Matin des Comores" mais n’a pu servir que un an et demi. "Kash-kazi" qui avait réussi à s’imposer et de loin comme le meilleur hebdomadaire en terme de contenu réponds toujours absents dans les kiosques. Aboubacar Mchangama et son "Archipel" d’avant-garde continue de paraître épisodiquement au grand désarroi de ses nombreux sympathisants. Les lecteurs qui lisent chaque matin "Alwatawan" et "la Gazette" n’ignorent rien de leurs difficultés chroniques. Seul le nouveau venu, "Albalad" soutenu par le puissant conglomérat Comoro Gulf Holding pavane avec ces quarante pages A4 en couleur et toujours gratuit.
Cette mauvaise posture des journaux, induit par voie de conséquence une précarité des journalistes qui est loin de permettre l’indépendance des médias. Vouloir une presse libre et dynamique capable de peser sur la gouvernance du pays exigera beaucoup de temps et de bonne volonté des acteurs à commencer par les pouvoirs publics.

De notre correspondant A. Mohamed

Spécial 50 ans du PCR

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