SIDA : Evolution inquiétante aux Comores

15 octobre 2004

Le sida risque d’exploser aux Comores. Le chef du service de pédiatrie de l’hôpital El-Maarrouf de Moroni, le Dr Abddallah Islam, ne dispose à ce jour d’aucun médicament pour assurer la prise en charge des petits enfants atteints du sida. C’est ce qu’a admis le praticien, qui vient de suivre une formation sur l’île de La Réunion, sur l’usage des ARV (anti-rétroviraux, les médicaments contre le sida).
Pourtant, au rythme actuel de progression de la maladie aux Comores, une explosion du sida n’est pas à écarter d’ici quelques années, selon plusieurs sources dont le coordinateur du programme national de Lutte contre le sida, Jean Youssouf.
Ce dernier craint même une catastrophe dont les premiers symptômes pourraient être perceptibles à l’horizon 2007, au vu des statistiques actuelles sur la progression de la pandémie aux Comores.
"Il suffira de savoir que de 2000 à 2003, nos services avaient dépisté 20 cas et qu’au cours de ce premier semestre 2004, on en est déjà à 4 nouveaux cas dépistés dont trois jeunes de moins de 25 ans".
Jusqu’ici, le pays avait bénéficié d’une situation de faible prévalence, mais elle serait en train de passer à une vitesse supérieure. Officiellement, le taux de prévalence VIH/SIDA était de 0,12% en 2003, mais "cette situation ne reflète probablement pas la réalité épidémiologique au niveau du pays, à cause du système de notification qui n’est pas régulier, tant au niveau de la collecte que de la transmission de l’information", souligne le bulletin d’information de la direction nationale de la santé.
Les projections statistiques donnent à croire que les Comores compteraient probablement entre 700 et 800 personnes séropositives aujourd’hui. Le rapport national sur les objectifs du millénaire déplore la "recrudescence des infections sexuellement transmissibles, qui fait craindre le pire quant à l’évolution du sida".


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