Stop au crime comorien

14 décembre 2007

Assez de ce cimetière marin, bientôt le plus grand du monde. Assez de ces crimes causés par une séparation entre îles d’un même archipel. Assez de cette inconscience, alors que l’on aime parler de coopération régionale. Il est temps d’agir pour que stoppent les traversées de la mort dans des kwassa-kwassa.

Notre journal n’a eu de cesse de révéler ces crimes, commis aux yeux de tous et désapprouvés par la communauté internationale. Mais quel est le poids d’un journal, et même de tous les médias, quand tout un chacun ne s’investit pas contre de telles injustices ? Il fallait qu’un collectif se crée à l’échelle de l’Océan Indien, non seulement pour dire non, mais vraiment faire bouger les choses, que cela cesse. N’a-t-on pas à maintes reprises encouragé la France à restituer aux Comores son intégrité territoriale ? Mais en même temps, comment ne pas comprendre les Mahorais, qui ne veulent pas faire le choix d’une régression économique, alors qu’ils sont en bonne voie pour obtenir le statut de Département français ? Stop Kwassa Océan Indien, le collectif qui s’est créé pour arrêter cette tuerie, revient sur une réalité criante. Des enfants, des femmes, des hommes meurent pour rejoindre l’île sœur promue Eldorado français, alors qu’ils doivent se contenter de la misère. Et l’on sait par ailleurs les conditions sanitaires vécues par la population comorienne. Assez !

Internationaliser le problème des kwassa

Au mois d’août, après une énième catastrophe dans le Canal du Mozambique, des jeunes Comoriens constituent un collectif “Stop Kwassa”, mettent une pétition en ligne. « Mais on sait ce que vaut une pétition. Elle ne fait que réveiller les consciences », déclare Guy Ratane-Dufour, porte-parole du collectif à La Réunion. Il se félicite néanmoins que cette pétition apolitique ait permis d’internationaliser le problème. Aujourd’hui, des internautes du monde entier la signent. Certes, cette prise soudaine en considération de ce problème peut rassurer enfin, mais le problème existe depuis belle lurette, sans même émouvoir les Réunionnais. Guy Ratane-Dufour appelle les Réunionnais à s’impliquer davantage dans ce problème, qui n’est autre qu’un problème humanitaire. Et puis, comme le signale le politique du MGER, comment ne pas voir ce qui peut être considéré comme un sabordage ? La dernière chavirée en date fait état de la responsabilité des marins français. « Un grand bateau qui rentre en collision avec un petit bateau, cela s’appelle du sabordage dans le langage maritime », poursuit Guy Ratane-Dufour, qui souhaite que l’Etat français revienne sur ses responsabilités.

La solution, c’est développer les Comores

La solution ne peut se trouver sans prendre en compte la situation économique, sociale et sanitaire des Comores indépendantes. Certes, la France est facilement critiquable depuis le déplacement du chef-lieu comorien de Mayotte à la Grande Comore, et puis depuis le référendum tronqué qui scella la séparation entre îles sœurs. Aujourd’hui, la France a un devoir : aider au développement des Comores. « La France a été le pays colonisateur des Comores, et c’est à elle de réparer ses erreurs », déclare Guy Ratane-Dufour. La traversée de la mort s’arrêtera-t-elle avec le développement des Comores ? Sûrement. Mais bon, il nous faudra aussi savoir nous impliquer, réagir, dénoncer, refuser. S’indigner ne suffit plus. Fin janvier 2008, il y aura une marche pour dire stop. Il ne faudra pas se sentir encore une fois agressés. Sentons-nous plutôt encouragés à défendre les vies de nos frères et sœurs comoriens.

Bbj

Pour plus d’informations :
http://www.stop-kwassa.org
[email protected]


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Messages

  • MAIS QUI DOIT DEVELOPPER LES COMORES SI CE NE SONT LES COMORIENS EUX MEMES. ON NE PEUT PAS DEMANDER AUX MAHORAIS DE REINTEGRER LA MISERE COMORIENNE QUE LES COMORIENS EUX MEME FUIENT.

    • 1) Il n’y a pas que les Comoriens qui sont responsables de leur "misère". Le problème est complexe pour le traiter de façon aussi simple et caricaturale : Qui a entretenu l’instabilité politique des Comores dès la naissance du jeune Etat ? Posez la question à ceux qui ont fait que Bob Denard n’a jamais fait de prison. Une instabilité qui n’a profité qu’à Mayotte qui, pendant que les 3 autres îles s’embourbent dans un instabilité chronique, absorbe les subventions venues de la "mère patrie" (pardon, de "la Métropole" comme on dit là-bas) puisque les Mahorais eux-même ne sont les auteurs d’aucun miracle dans leur île. Sinon en 2007 on ne ferait pas encore venir des instituteurs et des infirmières de "Métropole".

      2) Personne ne demande aux Maorais de "rejoindre la misère comorienne". Il y a des petits esprits qui prennent Mayotte pour le centre du monde. Je n’en fais pas partie. Ce n’est pas parceque des gens risquent leur vies pour s’y rendre qu’on doit faire croire que Mayotte est un éldorado. Dans le monde entier chacun migre dans l’espoir d’améliorer son quotidien : des Maorais vont à la Réunion pour chercher ce qu’ils n’ont pas à Mayotte, des Anjouanais vont en Grande Comore ou à Mayotte, des Mexicains vont aux USA, des Français vont en Angleterre, des Européens de l’Est vont en UE, des maghrébins vont en Europe....C’est le propre des humains de toujours chercher mieux. Dénier ceci aux Comoriens dans leur propre pays n’a aucun sens.

      Si on parle dans un autre ton de cette question de l’entrée des autres Comoriens à Mayotte c’est simplement parcequ’il y a un contentieux politique entre l’Etat Comorien composé de 4 îles et l’Etat français qui a annexé Mayotte en 1975. C’est la réalité même si certains veulent le nier en révisant l’histoire, et d’autre la géographie puisqu’on parle aujourd’hui d’un Archipel de Mayotte et d’un Archipel des Comores. Heureusement que le ridicule ne tue pas. Si la politiqe a séparé Mayotte de ses îles soeurs, je ne comprends pas qu’on puisse penser qu’on peut aussi modifier la géographie en rémorquant Mayotte vers un archipel imaginaire.

      On parle souvent de "la volonté des Maorais de rester Français" mais on ne dit jamais s’ils ont été consultés quand l’île a été vendu par un usurpateur malgache qui, comble de l’ironie, est célébré dans l’île en "héro de Mayotte française".

      Le problème des Kwassa-kwassa ne sera pas reglé par les dénonciations et les condamnations des ONG. Il le sera le jour où :

      - Le gouvernement français acceptera la libre circulation de touts les Comoriens à l’intérieur de l’archipel des Comores composé de 4 îles. Le statut politico-administratf peut être discuté sur la base du statut juridique qui reconnait que Mayotte fait partie intégrante del’Etat comorien, n’en déplaise à ceux qui ne veulent pas que "l’île rejoigne la misère comorienne".

      - Le gouvernement et les réseaux de déstabilisation français laisseront tranquille la République de Comores pour penser à son dévéloppement. L’Etat comorien peut si c’est le souhait de la France, se développer sans l’aide directe de celle-ci, à condition qu’on laisse ce pays tranquille. Aussi surprenant que cela puisse paraître pour ceux qui ne le savent pas, au delà de Mayotte, il n’y a pas un seul investisseur privé français dans les 3 autres îles. Et comme la nature a horreur du vide, les Comoriens essaient d’ouvrir leur pays aux investisseurs étrangers notemment arabes. Mais encore une fois il faudra que le pays renoue avec la stabilité. Ce qui n’est pas gagné d’avance puisque les réseaux sont à pied d’oeuvre entre Mayotte et Anjouan.

      Julien C.(un ancien des Comores)

      Asnières, France


Témoignages - 80e année


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