Les acquis professionnels et personnels capitalisés depuis 20 ans de résidence dans l’île Bourbon, ont permis à Izoudine Madouhouli d’obtenir d’un industriel de La Réunion un partenariat porteur pour la fabrication de produits d’entretien. Cette relation consiste à la fourniture d’équipements, de matières premières, mais surtout de transfert de technologie.
En effet, lors du lancement du projet en juillet 2005, ECOCHIMIE a dépêché à Moroni son responsable de production pour former les techniciens locaux et superviser la sortie des premiers produits de la gamme NADHURA. Ensuite, c’est l’un des techniciens comoriens qui a effectué un stage au siège de cette société à Sainte-Marie en juillet 2006 pour approfondir ses connaissances, notamment dans le contrôle qualité.
Selon Mohamed Saïd Bacar, le gérant de l’entreprise, se sont essentiellement les professionnels qui ont eu à utiliser ces détergents made In Comores pendant la première année, notamment les hôtels, les hôpitaux, les organismes et des grandes administrations publiques et parapubliques.
Le Label a manqué de visibilité dans le pays malgré les quelques reportages des médias locaux et un documentaire réalisé par la Chambre de Commerce. En fait, au-delà de la nouveauté, il y a une idée de luxe associée à ces produits, car le Comorien de base est habitué à acheter le savon en poudre en petits sachets de 50 francs (10 centimes d’euro) utilisé à la fois pour la lessive, la vaisselle, mais aussi le sol et les vitres. De plus, la présence des produits Nadhura n’est pas suffisamment marquée dans les rares libres-services fréquentés par la branche aisée de la population et les expatriés.
Dans la conférence de presse qui s’est tenue en début de semaine, au siège de la société Sis dans les Anciens Etablissements Abdallah et Fils au Nord de la capitale, le gérant a présenté la nouvelle gamme et dévoilé sa stratégie commerciale pour 2007.
L’orateur a soutenu que c’était un choix de travailler dans un premier temps avec les professionnels, car leur appréciation devait jouer contre les réticences des Comoriens envers les produits fabriqués localement. Il a toutefois reconnu que le conditionnement en bidons de 5 litres et 2 litres utilisés au départ arrangeait les gros consommateurs, mais manquait d’attrait pour les ménages en raison des quantités et de l’esthétique.
C’est la raison pour laquelle le gel douche, le gel WC et le liquide vaisselle, qui vont être lancés sur le marché dans la semaine, se distinguent par un design novateur et des quantités qui vont de 750 cl à 1 litre.

Santé, emploi et création de richesses

Jusqu’ici, des 14 produits de la marque NADHURA, c’est la Javel qui marche le mieux. Plus de 4.000 litres ont déjà été vendus. Si le nettoyant sol et le nettoyant vitre commencent à pénétrer le marché, le shampoing voiture, le désinfectant des surfaces de cuisine et quelques autres ont du mal pour l’instant à intéresser les consommateurs comoriens.
Répondant aux questions des journalistes, le conférencier a affirmé que les promoteurs de ce projet auraient pu importer et revendre comme tous les autres opérateurs, mais en se lançant dans cette aventure, ils avaient conscience de contribuer au développement du pays par l’amélioration de l’hygiène et de la santé de la population, la création d’emplois et la production de richesses nationales.

A. Mohamed