Canicule

11.435 morts les deux premières semaines d’août

L’Institut national de veille sanitaire fait un premier bilan

30 août 2003

Un communiqué du ministre de la Santé, Jean-François Mattei, diffusé hier a fait état des statistiques établies par l’Institut national de veille sanitaire (InVS). Ce dernier est chargé de tirer un bilan officiel de la vague de chaleur inhabituelle qu’a connue la France au début du mois. Pour cela, il s’est appuyé sur une compilation des certificats de décès. L’InVS travaille sur un bilan définitif et deux experts, Denis Hémon et Eric Jougal, rendront fin septembre le résultat d’un travail distinct demandé par le ministre de la Santé. On rappelle que les Pompes funèbres générales (PFG) ont estimé que sur l’ensemble du mois d’août, le bilan total des décès supplémentaires liés à la canicule pourrait se situer aux alentours de 13.600.
« Le drame humain lié à la canicule a touché les plus fragiles de notre société. Il affecte chacun d’entre nous et la collectivité nationale tout entière », a dit Jean-François Mattei dans son communiqué. Le syndicat de médecins de la Coordination médicale hospitalière a estimé, après la publication de ce bilan, que l’État devait débloquer des moyens « exceptionnels » pour revoir l’organisation du système de santé. « En août, on a eu environ 1.000 décès par jour de plus qu’en 2002. Devant une telle catastrophe sans précédent, des mesures d’actions sans précédent doivent être prises », a dit François Aubart, président de la Coordination médicale hospitalière.
Ce bilan de 11.435 décès est très largement supérieur à ceux des autres pays européens touchés de manière similaire par la vague de chaleur, durant une période équivalente. En Espagne, le bilan officiel est de 101 morts, mais des associations l’estiment à 2.000 décès. Le Portugal annonce 1.300 morts. Les Pays-Bas ont fait état officiellement de 500 à 1.000 morts, le Royaume-Uni de 907. L’Italie, où une polémique se développe dans la presse, effectue actuellement un comptage et l’Allemagne n’a pas encore de chiffres officiels.
Le chiffre français provisoire excède aussi très largement les estimations jusque-là publiées par le gouvernement. Après avoir nié l’existence d’une situation exceptionnelle, la Direction générale de la santé (DGS) avait publié le 14 août une estimation de 3.000 morts, aussitôt ramenée par Jean-François Mattei à une fourchette de « 1.500 à 3.000 morts ». Le même ministre avait ensuite démenti le 16 août le chiffre de 5.000 morts publié dans la presse, avant de le juger « plausible » le lendemain.
L’estimation de 10.416 morts annoncée le 20 août par les Pompes funèbres générales avait été mise en doute par le gouvernement. Des syndicats de médecins avaient ensuite critiqué les méthodes de travail de l’InVS, qui visaient selon eux à minimiser le bilan. C’est finalement un chiffre « brut », qui ne distingue pas les causes officielles des décès, que l’InVS a publié hier.


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