Budget 2009 : la rigueur s’installe

3 octobre 2008

Le gouvernement, après s’être depuis deux ans privé de ses maigres marges de manoeuvre financières à cause du ’paquet fiscal’ pour les plus riches a présenté un budget cache-misère

Avec une croissance prévue entre 1 et 1,5% en 2009 (en général, ces prévisions sont optimistes comparé à la réalité), a finalement renoncé à réduire les prélèvements obligatoires et les déficits l’an prochain, comme il l’avait promis.
Côté fiscal, son projet de budget 2009 ne comporte aucune réelle surprise. Hormis quelques mesures de "fiscalité écologique" (prêt à taux zéro pour l’amélioration énergétique des logements), il se contente de plafonner les niches fiscales qui ne l’étaient pas jusqu’alors (investissements dans les DOM-TOM, loi Malraux, loueurs de meublés).
Or, le ralentissement économique pèse sur les recettes fiscales (manque à gagner de 5 milliards d’euros prévu en 2008). Le déficit atteindra ainsi 2,7% du PIB fin 2008, comme l’an dernier, et devrait rester à ce niveau en 2009, alors que le gouvernement tablait initialement sur 2,0%.
En termes de déficit public (Etat, sécurité sociale et collectivités locales), cela signifie aussi que la France ne pourra pas tenir les engagements pris auprès de ses partenaires européens de revenir à l’équilibre au plus tard en 2012, alors même qu’elle préside actuellement l’Union européenne
Bercy a beau avoir revu ses ambitions à la baisse, son projet de budget parie sur des conditions économiques encore jamais réunies dans l’histoire budgétaire récente : une croissance soutenue de 2,5% par an entre 2010 et 2012 qui permettrait une réduction du déficit public de 0,7 point de PIB chaque année. « La crise est venue d’une manière extrêmement violente mais la reprise peut être extraordinairement forte », a récité vendredi le ministre du budget Eric Woerth, dans la lignée du discours de Nicolas Sarkozy la veille à Toulon.
En 2009, les crédits des ministères resteront donc globalement à leur niveau de l’an dernier, sans tenir compte de l’inflation. Et 30.627 postes de fonctionnaires ne seront pas remplacés.
La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a toutefois annoncé, sans donner de détails, « quelque 10 milliards d’euros d’allègements nets d’impôts » d’ici à 2012. Histoire de rassurer l’électorat qui a porté Nicolas Sarkozy au pouvoir sur la croyance dans les vertus des baisses d’impôt.


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