Diplomatie

Chirac veut ancrer le Maroc à l’Europe

Relations France/Maroc

13 octobre 2003

En visite officielle au Maroc, le président français Chirac a invité l’UE élargie à ne pas oublier les pays du Sud méditerranéen. Il a également encouragé les Marocains à poursuivre dans la voie des réformes, économiques mais aussi sociétales, comme celles liées au statut de la femme.
Arrivé à Tanger dans la matinée de samedi, le chef de l’État a tout d’abord visité le chantier du port de Tanger Méditerranée avant d’assister à la présentation de ce projet ambitieux (son coût est estimé à 1,07 milliard d’euros) qui devrait voir le jour sur le détroit de Gibraltar, à 35 kilomètres à l’est de Tanger et à 15 kilomètres de l’Europe. Port en eau profonde, zones franches industrielles, infrastructures de transport, zone duty free mais aussi zone touristique, Jacques Chirac a écouté la présentation faite, en présence notamment de Martin Bouygues -dont le groupe du même nom a été déclaré adjudicataire du contrat de construction de la tranche 1 de ce gigantesque projet-, mais aussi de grands patrons comme Gérard Pelisson (groupe Accor) ou Denis Ranque (Thalès).
Le président français s’est ensuite rendu au palais Marshan. Là, devant un parterre de quelque 250 jeunes étudiants, il a souhaité adresser au peuple marocain et avant tout à sa jeunesse « un message de confiance » dans « les réformes historiques » engagées par Mohammed VI mais aussi un message de soutien « dans le choix résolu du Maroc d’emprunter la voie de la modernité » en se tournant vers l’Europe.
Alors que le Maroc est aujourd’hui le premier bénéficiaire des fonds européens MEDA et qu’il souhaite bénéficier d’un « statut avancé » (statut intermédiaire entre l’association et l’adhésion pure et simple à l’Union européenne), le président français, dans une allusion claire aux menaces intégristes qui guettent le Maroc, a plaidé avec force en faveur du dialogue entre les cultures « pour que triomphe la vision d’harmonie et de progrès qui est au cœur des grandes religions, pour ne pas donner prise aux discours des faussaires de l’exégèse, pour que le versant occidental de la Méditerranée demeure à l’abri des conflits qui l’affectent à l’Orient ».
Soulignant combien le Maroc, « terre de tolérance », avait su forger son identité en s’ouvrant au monde, le président français s’est exclamé : « Quel éclatant démenti le Maroc apporte chaque jour à ceux qui tiennent pour inexorable le choc des civilisations ! ».
Après avoir rappelé que la Maroc et la France ont été "ensemble" à l’origine du processus de Barcelone, lancé en 1995, sous présidence espagnole de l’Union européenne, Jacques Chirac a souhaité avant tout rassurer ceux qui pourraient s’inquiéter de voir l’Union européenne s’élargir vers l’Est au risque de « manquer son rendez-vous méditerranéen ». « L’intégration de nouveaux membres n’exclut pas bien, au contraire, de construire avec nos partenaires du Sud », a lancé le chef de l’État en rappelant que la France soutenait « de toutes ses forces » la conclusion d’un « statut avancé pour le Maroc dans sa relation avec l’Europe ».


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