Hausses de prix

Comment l’agroalimentaire les camoufle

24 septembre 2008

Changement d’emballage, recettes modifiées, diminution du contenu : les fabricants de produits alimentaires ont trouvé quelques parades pour camoufler leurs hausses de prix.

Des produits moins lourds

C’est le magazine "60 millions de consommateurs" qui se penche dans sa livraison d’octobre sur les pratiques ingénieuses des grands industriels de l’agroalimentaire pour cacher au consommateur l’envolée des prix. L’un des plus utilisés est la diminution du poids du produit. Exemple : les biscuits "Prince" de Lu qui ne pèsent plus que 300 grammes contre 330 avant l’été. "Jockey" de Danone a aussi réduit les quantités : 850 g de fromage blanc contre un kilo ou les petits pots désormais à 90 g contre 100 g auparavant. Les barres chocolatées "Mars" avaient eu la même idée quelques mois plus tôt. « Au début de l’année, tout le monde a cogité pour anticiper les hausses des matières premières » comme le blé et le lait, raconte un chef de produit de l’industrie agroalimentaire, cité dans l’enquête de 60 millions de consommateurs. « Sur certains produits, décision a été prise de changer de grammage plutôt que d’augmenter le tarif unitaire », ajoute-t-il.

Un nouvel emballage

Une autre stratégie consiste à changer l’emballage, un procédé qui « ouvre la voie à de très jolies augmentations pour le client ». Des chewing-gums vendus chez Aldi sous la marque "Feel Free" sont ainsi passés de 13,75 à 20,73 euros le kilo dans leur nouveau conditionnement. Le mensuel cite aussi les fabricants de sucre en poudre dont les emballages sont désormais des sachets plastiques de 750 g ou encore l’huile d’olive "Lesieur", longtemps conditionnée en litre, qui s’est vue flanquée d’une petite sœur de 75 cl en 2006.

Une nouvelle recette

La troisième méthode, « probablement la plus pernicieuse », est la modification de la recette. Il s’agit de remplacer des ingrédients onéreux par des matières premières moins chères ou de changer la composition pour abaisser le coût de revient. Le mensuel précise que les changements de recettes semblent être « surtout l’apanage des premiers prix ou du hard discount ». « En général, il n’y a augmentation de prix que quand il y a un changement de recette, donc quand il y a une valeur ajoutée au produit », explique Jean-René Buisson, président de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania). Selon ce dernier, qui se dit « réticent sur la qualité des enquêtes » du magazine de l’Institut national de la consommation, les consommateurs « sont extrêmement vigilants à la variation des prix mais ils acceptent de payer plus cher des produits qui ont une vraie valeur ajoutée ou une valeur nutritionnelle supérieure » à celle du produit précédent.

 Sources : Le Télégramme 


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus