Éducation

’Coût’ d’un élève : 6.470 euros en moyenne

Rapport "État de l’École"

10 novembre 2003

L’information a été donnée par "Maire Info", le 15 octobre dernier : chaque élève ou étudiant a "coûté" en moyenne 6.470 euros à la France en 2002. Un nouveau rapport qui tombe fort à propos pour conforter le gouvernement dans sa volonté de faire des économies...
Les chiffres donnés proviennent d’un recueil statistiques, intitulé "État de l’École 2003". Lequel recueil est destiné à « éclairer le débat sur le projet de loi de finances » qui s’est ouvert à l’Assemblée nationale. Et bien sûr, il arrive à point pour ce "débat national" sur l’école.
Le rapport, publié chaque année en octobre par le ministère de l’Éducation nationale, « tente d’établir un rapport entre les dépenses du système éducatif et ses performances, grâce à une trentaine d’indicateurs dont la présentation publique varie au fil des années et les priorités budgétaires selon les préoccupations des gouvernements ».
On admirera au passage la formulation « tente d’établir », employée par "Maire Info", lettre de l’Association des Maires de France... Une présentation variant notamment en fonction des « préoccupations des gouvernements ».
Et on sait très bien qu’en 2003, la préoccupation principale du gouvernement Raffarin, c’est de faire des économies. Il en sera d’ailleurs de même en 2004 voire en 2005. Donc ce rapport est à étudier en prenant en compte ces remarques...
Selon les informations fournies par "Maire Info", « en 2002, la dépense d’éducation pour le premier degré (enseignement élémentaire et préélémentaire, enseignement spécial du premier degré et activités liées) représente 28,3 milliards d’euros, en augmentation de 1,5% par rapport à l’année précédente (à prix constants) ». Et de mettre en avant, le contexte général de baisse des effectifs d’élèves du premier degré et la revalorisation des carrières des enseignants, avec la création du corps des professeurs des écoles.

Plus 96%

D’où cette analyse découlant de la présentation des chiffres : « on assiste cependant à une forte croissance de la dépense moyenne par élève. De 1975 à 2002, la dépense unitaire est passée de 2.270 à 4.460 euros, soit une augmentation de 96% à prix constants ».
"Maire Info" précise aussi que les dépenses annuelles moyennes par élève du préélémentaire et de l’élémentaire se sont « progressivement rapprochées jusqu’à devenir identiques en 1997 (3.830 euros), grâce à l’amélioration du nombre moyen d’enseignants par élève et à l’importante augmentation des dépenses de personnel des communes dans l’enseignement préélémentaire. L’écart réapparaît en 1998 et se creuse depuis, toujours à l’avantage de l’élémentaire ».
De 1992 à 2002, le coût d’une scolarité primaire, calculé en tenant compte pour chacune de ces deux dates du nombre moyen d’années passées en préélémentaire et en élémentaire, s’est accru de plus d’un quart. La part relative de l’élémentaire a diminué, de 64,4 à 62,5%, en raison à la fois de la baisse des redoublements du CP au CM2 et de la hausse plus forte des dépenses annuelles moyennes pour un élève de maternelle. Les montants des dépenses des quatre dernières années sont des montants provisoires poursuit "Maire Info".
La dépense d’éducation pour le premier degré comprend l’ensemble des dépenses dans les établissements publics et privés de la métropole pour l’enseignement et les activités liées : cantines et internats, administration, orientation, médecine scolaire, fournitures scolaires, transports scolaires, rémunération des personnels d’éducation en formation, etc., précise "Maire Info".

Crédits "importants"

Et de rapporter les propos tenus au cours d’une conférence de presse, par la directrice de l’évaluation et de la prospective Claudine Peretti, qui a notamment « insisté sur l’importance des dépenses publiques consacrées à l’enseignement secondaire : à 8.120 euros par an, le coût moyen d’un élève dans le second degré est particulièrement élevé en France ».
Un coût qu’elle a mis en parallèle avec de celui d’un étudiant (8.680 euros par an), mais qu’elle explique par « le fait que beaucoup de cours en collèges, lycées et surtout lycées professionnels se font en petits groupes ». En collège, il n’y a, selon les statistiques, quasiment aucune classe de plus de 30 élèves et plus de 25% des enseignements sont dispensés devant des groupes de moins de 20 élèves.
Ce sont, rappelons-le, des chiffres concernant la France métropolitaine, et non La Réunion. Néanmoins, ils offrent au gouvernement Raffarin des pistes de réflexion pour "faire des économies"...


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