Éducation populaire

« Débattre de l’école à l’école »

La F.C.P.E. organise une conférence-débat

6 septembre 2003

À l’initiative du Conseil local de Sainte-Anne présidé par Dominique Atchicanon, la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE) invitait la presse avant-hier soir au Collège du Bassin Bleu de Sainte-Anne pour participer à une conférence-débat. Répondant à sa vocation d’éducation populaire, la FCPE s’était entourée de plusieurs membres associatifs et syndicaux pour « débattre dans l’école à l’école ».
Décentralisation dans l’Education nationale. Quelle école pour demain ? Dans quelle société vont vivre demain nos enfants ? Quel projet de société pour l’avenir de nos enfants ? Telles étaient les diverses thématiques abordées au cours de la discussion.
Dominique Hess, de l’Union nationale des TOS-FSU, Cendrine Peignon, de la FSU et du syndicat des lycées professionnels, Pierre Chaffaraud, enseignant au Collège de Saint-Anne, Martine Verger, parent d’élève et assistante sociale rattachée à la Commission départementale d’éducation spéciale (CDES), Clélie Crochet, du Conseil local de la FCPE à Sainte-Anne, M. Marimoutou du Conseil départemental des parents d’élèves de La Réunion ainsi que deux membres d’ATTAC-Réunion composaient la table-ronde.

Pour une autre décentralisation

D’entrée, c’est la situation alarmante des conséquences de la nouvelle décentralisation qui a rythmé le débat. « La FCPE n’est pas contre la décentralisation mais contre cette décentralisation », insiste Dominique Atchicanon. « Nous souhaitons d’autres formes de découpages, pour les communes par exemple. Il faudrait un rapprochement des services publics de proximité et des citoyens », indique l’administrateur de la FCPE.
« Nous voulons ouvrir un espace de liberté et de discussion face aux dangers liés à la décentralisation. La politique gouvernementale planifie des restrictions budgétaires, le plan de rattrapage du taux d’encadrement est en panne. Les parents sont pénalisés dans cette décentralisation où notre avis, comme celui de la plupart des acteurs de la vie sociale n’a pas été demandé », s’inquiète Dominique Atchicanon.
Et Dominique Hess d’évoquer la situation des TOS ou encore de la réduction des emplois-jeunes et des CES dans son collège : « nous sommes passés de 14 agents en 1997 à 4. La loi qui se dessine au 1er janvier 2005, nous amènera bientôt à une personne », s’alarme-t-il.
Ce dernier mentionne déjà les difficultés qu’ont à gérer 4 personnes pour une moyenne de 400 élèves. « C’est un appel aux sociétés privées en supprimant notre travail de TOS. Pensez-vous qu’elles auront ce souci d’accompagnement des élèves comme nous nous le faisons dans notre métier ? », demande Dominique Hess.

Risques d’inégalités

« Comment arriver à un bon résultat scolaire avec des classes surchargées à plus de 30 élèves ? », constate Martine Verger, assistante sociale. Des différences dues à une décentralisation mal ficelée se traduisent par des inégalités entre les communes : « à Saint-Denis, ils ont fait l’effort de mettre 25 élèves par classe. Mais dans ma commune de l’Est, nous avons la part du matériel pédagogique la plus faible par élève sur toute l’île… », déplore Cendrine Peignon.
« Cette décentralisation se fait avec quelles garanties ? », s’interroge Martine Verger. « L’équipement d’une région à une autre ne présente aucune garantie comme pour le service social. En cherchant bien à l’intérieur des textes, on remarque que tout est mis en place pour faire des économies ».
Ce que ne manqueront pas de relever des membres d’ATTAC, en parlant d’une éducation de moins en moins "nationale", pilotée par les besoins du patronat.

Le lien avec l’O.M.C.

L’école publique et gratuite chère aux valeurs de la FCPE pâtirait également des problèmes de vétusté des locaux, convertis en salle de mariage, de fêtes ou de centre de loisirs à l’occasion. Les contradictions gouvernementales ont été soulevées par le mot magique de "mobilité" : « on nous parle de mobilité sans arrêt pour nos jeunes alors que 90 millions d’euros d’aides aux logements ont été supprimés pour ces derniers », affirme Dominique Atchicanon.
Et de résumer le débat pour tous les intervenants : « qui est derrière cette décentralisation si ce n’est l’OMC (Organisation mondiale du Commerce). L’éducation, la santé, etc. on tire sur les plus pauvres en favorisant le lit des écoles privées… »
« Comment faire jouer la solidarité »
pour la FCPE ? En organisant régulièrement ce genre de rencontres.


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