Des conditions loin d’être idéales pour le bac

Des candidats admis jusqu’à deux heures après l’ouverture des sujets, des manifestations

13 juin 2003

Les lycéens ont planché hier matin sur la philosophie, une épreuve qui s’est déroulée sous tension, même si les syndicats ont refusé tout boycott. Selon le ministère, tous les candidats ont pu entrer dans les salles d’examen malgré des manifestations d’enseignants. Mais les conditions sont loin d’être idéales.

L’épreuve de philo s’est déroulée normalement ce matin. « Le bac se passe très bien puisque dans les 4.000 points environ où il se déroule aujourd’hui, nous n’avons pratiquement aucun incident, à peine une petite dizaine, qui se sont réglés tout de suite », a annoncé Luc Ferry en fin de matinée. De son côté, Jacques Chirac a tenu à rendre hommage aux enseignants pour « avoir su se dissocier d’actions isolées et inacceptables ». Mais, preuve que cette année les examen ne se déroule pas dans des conditions normales, le ministre de tutelle a pris mercredi une décision très inhabituelle : les candidats pouvaient arriver 2 heures après l’ouverture des sujets et ne voyaient pas leur temps de composition diminuer du fait de leur retard.
Des manifestations ont toutefois eu lieu dans certaines villes. De « 200 à 250 enseignants » se sont massés jeudi matin devant le lycée Mistral d’Avignon dont ils ont cadenassé les grilles avant que les forces de police n’interviennent. Même scénario à Belfort où les enseignants ont bloqué 5 minutes l’accès au lycée Condorcet peu avant 8 heures. De quoi faire monter la pression chez les lycéens qui, comme 511.870 des leurs, présentaient hier matin la première épreuve du baccalauréat, celle de philosophie.
À Toulouse également, quatre cents personnes selon la police ont manifesté aux abords d’un des principaux centres d’examen, le lycée Pierre de Fermat. Malgré l’appel des syndicats à ne pas bloquer l’épreuve, la manifestation a donné lieu à quelques frictions avec les forces de police, une partie des manifestants étant décidés à faire prévaloir le « blocage ».
À Marseille, les policiers ont empêché 200 manifestants de « filtrer » l’entrée des élèves du lycée Thiers, sans bloquer l’accès aux salles d’examen. Des enseignants ont également manifesté, sans perturber l’accès des centres d’examen, devant le Lycée Auguste Louis Lumière à Lyon, à la cité scolaire du Butor à Saint-Denis de La Réunion, devant le lycée Romain-Rolland à Ivry-sur-Seine, devant le lycée Giocante de Casabianca à Bastia ou encore devant le lycée Fesch d’Ajaccio.
À Toulon, environ 200 manifestants, principalement des enseignants, avaient mis un barrage filtrant sur l’autoroute à l’entrée Est de la ville. À Perpignan, une centaine d’enseignants bloquaient un pont, point névralgique de Perpignan. Dans un cas comme dans l’autre, le but affiché était de perturber l’accès au centre-ville des candidats au bac.
Les épreuves dureront jusqu’au 26 juin et les résultats seront connus le 4 juillet. L’édition 2003 de l’examen est placée sous haute surveillance. Malgré la reprise du dialogue avec le gouvernement, les fédérations enseignantes (FSU, UNSA, CGT, FAEN, SNES) avaient d’ailleurs appelé à une nouvelle journée de grève pour hier. Toutefois, dans le même appel, elles ont très clairement rappelé leur opposition à toute forme de boycott et « à toute action de nature à nuire au déroulement des examens ».


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