France

Des dizaines de milliers de manifestants dans ’la capitale de la mobilisation’

Manifestation et meeting interconfédéral hier à Marseille

13 juin 2003

Bernard Thibault, Marc Blondel, Alain Olive et Gérard Aschieri tenaient hier devant le stade Vélodrome leur premier meeting unitaire depuis le début de la lutte contre la réforme des retraites.

Alors que la mobilisation contre le projet de réforme des retraites se poursuit, les dirigeants de la CGT, FO, de l’UNSA et de la FSU tenaient hier à Marseille un meeting interconfédéral. Cette rencontre concluait une nouvelle manifestation dans la grande ville du Sud de la France. Les manifestants (200.000 selon les organisateurs, 19.000 selon la police) sont partis de la Canebière pour rejoindre le Stade Vélodrome. C’est là que se tenait le meeting de cette nouvelle "journée nationale interprofessionnelle de grèves et de manifestations".

Un premier cortège CGT de plusieurs dizaines de milliers de personnes est parti tout d’abord du Vieux port pour rejoindre le cortège FO à l’angle du boulevard Garibaldi et de la Canebière. Les manifestants ont ensuite convergé vers le Stade vélodrome devant lequel un meeting doit se tenir à la mi-journée. En plus des confédération déjà citées, des représentants de la CFDT participaient à la journée de mobilisation, alors que leurs dirigeants soutiennent le projet de réforme que le gouvernement cherche à imposer. « On est pourtant présent depuis le début », indique un syndicaliste CFDT, qui revendique « juste à être visible ». Interrogé sur une apparente diminution de la mobilisation, étant donné les comparaisons des estimations entre le nombre des manifestants de mardi et ceux des journées précédentes, le secrétaire général de l’UNSA a tenu à relativiser les choses : « C’est vrai qu’on enregistre une baisse du nombre de grévistes. Mais rarement un mouvement n’a duré aussi longtemps. Ce ne sera pas un baroud d’honneur », prévient Alain Olive (UNSA). Le choix de Marseille est également « une manière de consacrer la cité phocéenne comme la capitale de la mobilisation » ajoute-t-il.

Quant au secrétaire général de FO, il est apparu particulièrement combatif dans les rangs des manifestants : « C’est le moment pour faire céder le gouvernement », a-t-il déclaré. Il a une nouvelle fois lancé un appel à la grève générale. « C’est le moment pour faire céder le gouvernement. Il y a encore des possibilités de discuter sans tabou (...) On ne peut pas faire l’économie d’une réforme des retraites, sauf à vouloir mettre les vieux dehors et en faire des SDF », a-t-il déclaré. Les protestataires au projet de réforme des retraites et de l’éducation scandaient « Tous ensemble, grève générale », « Luc Ferry : cheveux longs, idées courtes », « Défendons nos retraites, défendons l’inacceptable », « Grève générale illimitée, Thibault Blondel appelés ».
Avant même sa tenue, le lieu de la rencontre a déjà été l’occasion d’une polémique. Après avoir essuyé le refus du maire de la ville et vice-président de l’UMP, Jean-Claude Gaudin, de leur louer le Vélodrome, les syndicats ont tenu à maintenir le meeting « devant le stade », point d’arrivée d’un défilé qui est parti du Vieux-Port à l’appel des quatre confédérations syndicales et du G10 Solidaires (syndicats autonomes dont SUD).

Les syndicats avaient choisi le stade Vélodrome, car avec ses 60.000 places assises, il constituait « la mesure étalon idéale » face aux écarts croissants entre les chiffres de manifestants à Marseille annoncés par les syndicats et par la police. Une estrade était érigée, sans autorisation, devant les grilles du stade.


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