Social

En France, le mouvement revendicatif se radicalise dans l’Éducation nationale

6 mai 2003

En France comme Outre-mer, le ministre Luc Ferry sera confronté aujourd’hui à une grève et à des manifestations dans l’Éducation nationale. L’ensemble des fédérations syndicales (FSU, UNSA-Éducation, SGEN-CFDT, FAEN et FERC-CGT) appellent à la grève, la quatrième depuis le début de l’année scolaire en France.
« La réalité, c’est qu’il y a une montée de l’émotion et de la volonté d’action », estime Gérard Aschiéri, secrétaire général de la FSU, première fédération de la fonction publique et de l’Éducation nationale. À l’Éducation nationale, justement, la pression monte après un mois d’avril qui a vu se multiplier spontanément les grèves perlées ou reconductibles dans les écoles, collèges et lycées de plusieurs académies.

Le SNES, premier syndicat des enseignants du second degré, fait état de 150 établissements en grève dans les huit départements de la région parisienne. L’intersyndicale a d’ores et déjà prévenu qu’elle entendait « construire un processus d’action dans la durée qui, s’appuyant sur la dynamique créée par les mobilisations locales qui se développent, permettra de les amplifier ». C’est ainsi qu’elle a décidé de se réunir ce soir « pour débattre des suites » à donner au mouvement.
Les syndicats s’alarment du transfert aux collectivités locales de plus de 110.000 emplois d’agents non enseignants (assistantes sociales, conseillères d’orientation psychologues, médecins scolaires, techniciens, ouvriers et agents d’accueil) qui fait craindre un « démantèlement du service public ». « Les suppressions d’emplois sont maintenues et les prévisions du budget 2004 sont alarmantes », dénonce aussi l’intersyndicale, qui conteste toujours la loi sur les « assistants d’éducation » récemment adopté par le Parlement.
La nouvelle loi se traduira à la rentrée de septembre 2003 par la suppression de 5.600 postes de surveillants et par le non renouvellement de 20.000 aides éducateurs, qui seront remplacés par 16.000 assistants d’éducation.

La mobilisation intersyndicale pour la défense des retraites, dont la journée d’action du 13 mai sera le temps fort, pourrait être aussi un catalyseur pour une mobilisation d’ampleur. Cette mobilisation se prépare d’ores et déjà à La Réunion. Elle donnera lieu à un rassemblement de protestation qui se tiendra à Saint-Paul.


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