Mouvement social contre l’allongement de la durée de cotisation pour la retraite

Grève massive dans les transports : le gouvernement fait une première concession

15 novembre 2007

Une manifestation rassemblant plusieurs milliers de personnes avait lieu hier après-midi à Paris. Derrière une banderole de tête ’Ensemble salaires, emploi, protection sociale’, les travailleurs sont partis de la gare Montparnasse en direction de la gare d’Austerlitz. Le cortège est notamment guidé par Bernard Thibault, Secrétaire général de la CGT, et Didier Le Reste, responsable de la CGT-Cheminots, ainsi que Eric Falempin, Secrétaire général de FO-cheminots. Plusieurs autres manifestations ont eu lieu en France hier, elles ont marqué une journée d’action marquée par une large mobilisation.

En France, le pays est presque totalement paralysé. Trains, métros, bus étaient à l’arrêt mercredi matin. Les travailleurs des transports publics protestent contre la réforme des régimes spéciaux des retraites chère au gouvernement.
Outre les cheminots (SNCF), qui ont cessé de travailler mardi soir, les conducteurs du métro parisien (RATP), ainsi que les employés d’Électricité de France (EDF) et de Gaz de France (GDF) sont en grève mercredi.
Un premier coup de semonce des syndicats avait paralysé le réseau de transport français lors d’une première journée de grève, le 18 octobre dernier.
Les travailleurs dans la lutte veulent exprimer leur opposition au projet de réforme des régimes spéciaux de retraite. Celui-ci prévoit de porter la durée de cotisation de 37,5 à 40 ans.
Le Président Sarkozy, élu il y a 6 mois, inscrit cette réforme dans le cadre de sa volonté de « rupture ». Il a résolument affirmé qu’il ne céderait pas et qu’il irait jusqu’au bout de sa logique. « Rien ne me détournera de mon objectif », a-t-il encore martelé mardi.
Un TGV sur sept, pas de liaison entre régions, des RER au compte-gouttes, quasiment pas de métro, ni de bus à Paris, sauf la ligne 14 qui est automatique et la ligne 1. La grève touche aussi l’opéra de Paris à la Comédie française, dont le personnel bénéficie également de régimes spéciaux de retraite et où les spectacles ont été annulés. Autant dire que la mobilisation est massive.
Bernard Thibault, le leader de la CGT, a proposé des négociations tripartites au Gouvernement, par entreprises et par régimes spéciaux. Le Gouvernement a tout de suite reçu, mardi soir, la CGT, et les rencontres se poursuivent depuis hier matin. Les ponts ne sont donc pas rompus.

Une première avancée

Nicolas Sarkozy a demandé à Xavier Bertrand, qui venait de recevoir l’ensemble des organisations syndicales, de leur envoyer un courrier précisant le cadre de la méthode. Le gouvernement doit signifier aux syndicats qu’il accepte de s’impliquer dans les négociations entreprise par entreprise.
Le Secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, a indiqué dans "Le Monde" daté d’aujourd’hui que le gouvernement accepte le principe de négociation tripartite dans chacune des entreprises concernées par la réforme des régimes spéciaux. C’était la proposition que la CGT avait faite mardi soir lors de son entretien avec Xavier Bertrand. À l’origine, les négociations devaient avoir lieu au sein des entreprises, RATP, SNCF, EDF, GDF, mais sans la tutelle de l’Etat. Une perspective que la CGT, locomotive du mouvement, refusait. Le gouvernement a donc cédé sur ce point.


La grève continue

Parler d’accord, mais sans relâcher la pression. Le Secrétaire général de la CGT-cheminots, Didier Le Reste, a indiqué que le mouvement était reconduit à la SNCF demain, les assemblées générales de cheminots ayant voté en ce sens. Même chose à la RATP, où « les salariés - conducteurs, machinistes, etc... - réunis en assemblées générales (...), ont reconduit majoritairement la grève », a indiqué Philippe Touzet, délégué central Sud-RATP. De son côté, le Secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, souhaite « la poursuite du mouvement » dans l’attente d’une « réaction officielle du gouvernement » à ses propositions.
Selon Jean-Louis Malys, délégué CFDT reçu mercredi matin au ministère, « il y a des marges de négociations ». La CFTC, FO et l’UNSA ont été reçues mercredi matin au ministère. Le Président de la CFTC, Jacques Voisin, a déclaré à l’issue de son entrevue avec le ministre qu’il avait demandé des éléments concrets et notamment financiers : « L’objectif c’est de lisser les conséquences (financières - NDLR) de la réforme sur les retraites », autrement dit, « si je travaille plus, je veux gagner plus », a-t-il résumé.


Grève dans les Universités

Les syndicats vont rencontrer la ministre

La Ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, va recevoir aujourd’hui les 5 organisations étudiantes représentatives, et la Conférence des présidents d’Université, en pleine mobilisation dans les Universités contre sa loi. Une décision dont s’est immédiatement félicitée l’Unef. « Je me félicite que pour la première fois depuis le début de la mobilisation, il y ait enfin une prise en compte de la contestation étudiante, en recevant l’Unef », a déclaré Bruno Julliard, Président du syndicat étudiant, leader du mouvement anti-CPE du printemps 2006 et impliqué dans le mouvement actuel.


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