Déficit public 2003 annoncé : 3,4%

L’opposition demande une loi de finances rectificative

8 mars 2003

Selon le ministre des Finances, le déficit public va encore augmenter cette année. Cela entraînera de la part du gouvernement des nouveaux gels de crédits, voire des suppressions, car pour le moment, pas question de revenir sur les cadeaux fiscaux faits aux riches.

Francis Mer s’est retrouvé sur la sellette jeudi soir à Bruxelles, chargé d’annoncer à ses collègues des 12 pays de la zone euro que Paris ne ramènera pas avant 2004 son déficit sous la barre des 3% du PIB. Et il a eu la tâche désagréable de confirmer aux journalistes présents ce qu’avait déjà annoncé le ministre des Finances belge : à savoir que l’UE va lancer une procédure en déficit excessif contre la France.
Peu avant cette réunion, jeudi après-midi, Bercy avait confirmé que la France attend un déficit public représentant 3,4% de son PIB cette année.
Pour cette année, la France va limiter les dégâts par « une maîtrise stricte de la dépense publique », mais les impôts ne seront pas augmentés, a assuré Bercy, « pour ne pas compromettre un rebond aussi rapide que possible de l’activité économique ». D’une part, 1,4 à 1,5 milliard d’euros, sur les 3,97 milliards mis en réserve en début d’année, vont être purement annulés. Par ailleurs, le gouvernement veut annuler le plus possible de crédits reportés d’année en année par les ministères, qui représentent actuellement une masse de 11,5 milliards d’euros.
L’opposition a réclamé une loi de finances rectificative. « Par rapport à la fiction qu’il a livrée au Parlement, les aveux du gouvernement tombent en cascade depuis le début de l’année : prévision de croissance, niveau des dépenses, déficits publics, tout était virtuel ! », s’est exclamé le député PS Didier Migaud. La croissance ne dépassera pas 1,5% cette année, au lieu de 2,5% espérés, a convenu Francis Mer. Paris a tenté d’adoucir les réprimandes bruxelloises en annonçant une reprise en main de ses finances publiques l’an prochain : le déficit repassera alors tout juste sous les 3% de PIB, promet la France.


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