Économie

La crise ? quelle crise ?

Raffarin en visite en Chine

28 avril 2003

Jean-Pierre Raffarin a estimé samedi que la France n’était pas en situation de crise économique et devait au contraire se préparer à un rebond. Reste à savoir ce que le Premier ministre entend par ’crise économique’.

Le Premier ministre s’adressait à des représentants de la Chambre de commerce et d’industrie française en Chine à Pékin, quelques heures avant de repartir en France après une visite de 30 heures dans la capitale chinoise. « Je ne pense pas que nous traversons une crise économique », a-t-il dit. « Nous sommes dans un cycle (...) Il nous faut nous préparer à la reprise ». « C’est pour ça que je souhaite que la situation économique de notre pays reste saine sur ses fondamentaux », a-t-il ajouté. « C’est pour ça que je souhaite qu’on n’augmente ni les charges ni les impôts pour que, dès que la croissance internationale pourra repartir, nos entreprises puissent repartir. Elles sont aujourd’hui avec un niveau de stocks assez bas ; il y a des capacités de développement assez rapides ; il faut qu’on se tienne prêt pour le retour de la croissance ».
Jean-Pierre Raffarin s’est déclaré envieux des 9% de croissance annuelle chinoise : « J’en prends la moitié, j’en prends le tiers et avec ça je règle une grande partie des problèmes de la société française ». Le tiers, ce serait 3%, c’est bien loin des 1% voire des 0,8% envisagés pour la France par les spécialistes de la question.

« Je fais quand même »

Le Premier ministre a souligné qu’il aurait préféré faire la réforme des retraites « avec 4 ou 5% de croissance » mais a réaffirmé sa détermination à aboutir avant les vacances de juillet-août, malgré l’opposition déclarée d’une majorité de syndicats aux propositions gouvernementales. « C’est un peu plus difficile dans une situation plus fragile mais nous ferons la réforme des retraites parce qu’il s’agit de l’avenir de la France », a-t-il dit. Il a ironisé sur les « souvenirs » laissés par les grandes grèves de fin 1995 contre la réforme de la protection sociale du Premier ministre RPR de l’époque, Alain Juppé - ce mouvement a contribué au climat qui a conduit le président Jacques Chirac à dissoudre l’Assemblée nationale en avril 1997. « J’ai bien cru comprendre que vous n’aimiez pas trop cette idée de jouer le va-tout sur une réforme », a-t-il lancé à un participant. « Vous avez peut-être des souvenirs (...) On n’envisage pas de dissolution, je vous rassure ». « D’abord parce que nous allons réussir cette réforme », a-t- il ajouté. « Nous ferons en sorte que cette réforme soit juste. C’est vrai qu’il y aura un effort, mais c’est un effort qui sera un effort équitable, un effort partagé, il faut que tout le monde le fasse, cet effort ».
Quel partage de l’effort, quand on sait que, ce seront les contribuables et les collectivités locales qui vont supporter cet effort ?


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