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La croissance nulle de la France en 2012

L’objectif de limiter le déficit public à 3% remis en cause

vendredi 15 février 2013, par Céline Tabou


Les récentes données de l’Institut national des statistiques et des études économiques, le produit intérieur brut (PIB) s’est replié de 0,3% au 4ème trimestre 2012, le pays a enregistré une croissance nulle sur l’ensemble de l’année 2012.


L’INSEE a indiqué que la croissance du PIB en France a nettement reculé par rapport à 2011 où elle avait été de 1,7%. Face à ces annonces, le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a reconnu pour la première fois que l’objectif de réduction du déficit à 3% du PIB fin 2013 ne serait pas atteint, en raison d’une croissance trop faible en France, en Europe et dans le monde.

Des données en constante diminution

Selon l’institut, les dépenses de consommation des ménages ont progressé en fin d’année de +0,2% après +0,3%. De plus, « la demande intérieure finale (hors stocks) a une contribution nulle à l’évolution du PIB, après +0,1 point ». Au 4ème trimestre, les exportations sont passées de +0,7% à -0,6%, quant aux importations, elles continuent à diminuer passant de -0,5% à -0,8%. Enfin, le solde du commerce extérieur contribue positivement à la croissance avec +0,1 point après +0,3 point, mais les variations de stocks des entreprises continuent de peser négativement sur l’évolution du PIB au 4ème trimestre passant de -0,3 point au 3ème trimestre, à -0,4 point au 4ème.
L’INSEE a noté que la production totale de biens et services a diminué au 4ème trimestre, pour se stabiliser à -0,5% tandis que la production de biens manufacturés se replie nettement de -2,3%, hormis pour la branche agroalimentaire. Dans le même temps, la production de services marchands stagne (0,0% après +0,3%) et l’activité dans la construction recule (-0,8% après 0,0%). En moyenne sur l’année, la production totale est atone : +0,1%, après +1,9% en 2011.

La France au-delà des 3% de déficit

Le gouvernement a reconnu pour la première fois mercredi 13 février que l’objectif de réduction du déficit à 3% du PIB fin 2013, imposé par Bruxelles, ne serait pas atteint en raison d’une croissance trop faible. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault a expliqué sur France 3 que « l’objectif, et il sera atteint, c’est le déficit zéro à la fin du quinquennat [en 2017], ce qui compte c’est la trajectoire ». Pour justifier les données de l’INSEE, le Premier ministre a indiqué que l’objectif avait été mis à mal par « la croissance en France, en Europe et dans le monde [qui] est plus faible que prévu ».
De son côté, le ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici a indiqué sur France 2 qu’il faudra « avoir une réflexion européenne sur l’équilibre déficit-croissance ». Le gouvernement prévoit +0,8%, un chiffre en hausse par rapport aux prévisions des économistes et institutions internationales. « La question qui est posée, c’est celle du rythme » de l’ajustement budgétaire, a-t-il ajouté. Pierre Moscovici a toutefois tenté de rassurer en indiquant que « la Commission européenne peut décider de nous accorder un délai » pour parvenir aux objectifs de la règle d’or. Selon le quotidien "Le Monde", les nouvelles prévisions de la Commission européenne pour la France et ses commentaires sur le redressement budgétaire dans le pays sont attendus le 22 février. Pour le ministre de l’Économie, « il faut une vraie réflexion européenne sur quel est l’équilibre entre réduction des déficits et recherche de la croissance ».

Céline Tabou

66.800 emplois détruits en 2012

o L’INSEE a également indiqué que l’économie française avait détruit 66.800 emplois dans le secteur marchand en 2012, dont 65.600 dans l’intérim. L’Institut note que cette tendance devrait se poursuivre jusqu’en juin 2013. Les chiffres provisoires publiés jeudi 14 février, par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) dénombre 28.100 emplois supprimés au 4ème trimestre 2012, conduisant à la disparition sur l’ensemble de l’année à 66.800 emplois, soit une baisse de 0,4% par rapport à fin 2011).

Le secteur le plus touché est l’intérim, auparavant considéré comme le « précurseur des évolutions du marché du travail », a perdu 65.600 postes en un an, soit 11,5% de ses effectifs. « La baisse globale est toutefois moins importante qu’en 2009 : au plus fort de la crise, on avait constaté 260.000 destructions d’emploi. Et en 2008, 190.000 avaient été perdus », a expliqué Frédéric Tallet, chef de la cellule conjoncture et emploi à l’INSEE, à l’Agence France Presse. Pour ce dernier, « on est sur une destruction plus modérée, mais qui dure depuis plus d’un an. Résultat : on n’a pas retrouvé les niveaux d’avant-crise, fin 2007 ».

Selon l’institut, pour stabiliser le chômage établi à 10%, l’économie doit créer 30.000 à 40.000 postes chaque trimestre. Or l’INSEE prévoit une destruction de 75.000 emplois, pour le seul 1er semestre 2013. « La situation est un peu dramatique, notamment pour les postes d’ajustement, car on ne voit pas grand-chose bouger en terme d’activité et les anticipations ne sont pas bonnes », a indiqué Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Natixis. Ce dernier a expliqué que les perspectives étaient meilleures en Allemagne, en Italie ou en Espagne, grâce à la dynamique des commandes, mais celle-ci s’est arrêtée « aux frontières françaises, cela a un impact fort en matière de dynamique de l’emploi ».


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