Comores

La France soutient le processus de réconciliation aux Comores

Après l’accord de samedi dernier à Moroni

24 décembre 2003

La France et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont appelé lundi, dans deux communiqués séparés, les Comoriens à respecter les engagements qu’ils ont pris devant la communauté internationale samedi dernier à Moroni, après la signature d’un accord sur les dispositions transitoires aux Comores.

La France, selon le texte dont une copie est parvenue à la PANA, se félicite de cet accord qui va donner une "impulsion nouvelle" à la coopération régionale, estimant qu’« il appartient désormais à toutes les parties comoriennes d’assurer la pleine mise en œuvre de cet accord. C’est à cette condition seulement que les Comores peuvent espérer retrouver le chemin de la stabilité et du développement ».
Le communiqué appelle les Comoriens à être vigilants pour que « les espoirs nés à Moroni ne soient pas déçus », ajoutant que « la communauté internationale apportera tout son concours technique et financier pour assurer le respect de ses engagements ».
L’OIF, quant à elle, réaffirme sa disponibilité à accompagner cette phase ultime, affirmant qu’elle « compte sur l’ensemble des parties comoriennes pour respecter et faire respecter les engagements pris devant la communauté internationale dans la voie du développement et de la paix ».
La veille de la réunion de Moroni, les 56 ministres francophones réunis à Paris ont adopté une résolution appelant les parties comoriennes à « régler par le dialogue les conflits qui les divisent ».
S’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre globale des dispositions prévues par l’accord de Fomboni, signé en 2001, l’accord de Moroni prévoit la tenue d’élections législatives pour l’Assemblée de l’Union et celles des Îles autonomes, dans un délai de quatre mois, de même que la création, pendant la période de transition, d’un Conseil de direction des douanes et d’un Comité d’harmonisation compétent, tant pour la question des douanes que pour les budgets.
La réunion de la troïka de l’Union africaine sur la réconciliation intercomorienne s’est tenue, rappelle-t-on, samedi 20 décembre dernier à Moroni, sous la présidence de Thabo Mbeki, président de l’Afrique du Sud, en présence de Paul Bérenger, Premier ministre de Maurice, de Jacques Sylla, Premier ministre de Madagascar, Pierre-André Wiltzer, ministre français délégué à la Coopération et à la Francophonie, Abdou Diouf, secrétaire général de l’OIF et les présidents des trois îles autonomes.

L’avocat Saïd Larifou empêché de se rendre à La Réunion
Saïd Larifou, le chef du parti Rifja, n’a pas été autorisé par la justice comorienne à se rendre à La Réunion, pour suivre des soins médicaux comme recommandé par les médecins, a appris la PANA à Moroni.

Les deux médecins, les Dr Ben Imani et Sounhadji, longuement entendus à la gendarmerie avant d’être relâchés en compagnie de Me Soilha Saïd Mdahoma, une amie de Saïd Larifou, disent ignorer le motif de leur interpellation.

« On ne m’a pas notifié le motif de cette interpellation », a déclaré le Dr Souhadji joint au téléphone à la PANA. « À la gendarmerie, on m’a dit que le cas Larifou est un dossier juridiquement et politiquement sensible », a-t-il indiqué, avant de poursuivre : « Je ne conteste pas cela, mais je dis que c’est aussi un cas médicalement sérieux et préoccupant ».

Après avoir souligné être tenu par le secret médical l’empêchant de donner des détails sur les problèmes de ses patients, le Dr Sounhadji a déclaré : « nous travaillons pour le bien de tous, nous devons gérer les choses calmement ».
Quant à Me Harimia Ahmed qui assure désormais seule la défense de Saïd Larifou depuis que Me Fahmi s’est déporté vers la fin de la semaine dernière, elle se dit « sereine et confiante quant au départ de Saïd Larifou pour suivre ses soins à La Réunion ».

« J’ai saisi toutes les autorités judiciaires concernées », a-t- elle confié à la PANA, estimant qu’il n’y a aucune raison de leur part de s’opposer à ce départ. « Ce serait prendre une lourde responsabilité en empêchant à un malade d’aller se faire soigner là où c’est possible. Je crois que la sagesse et la raison l’emporteront ».
L’avocate dit avoir fait ce qu’elle devait faire, en saisissant les autorités compétentes. « La balle est désormais dans leur camp », a-t-elle lancé en conclusion.

L’avocat fanco-comorien et opposant au président Azali a été admis en hospitalisation samedi dernier au Centre hospitalier régional de Moroni, après avoir été pris d’un malaise à la gendarmerie, où il a été conduit après son arrestation le même jour.

D’après les gendarmes, rappelle-t-on, le mobile de cette arrestation serait « une violation du contrôle judiciaire » auquel était soumis Saïd Larifou, alors que pour deux hauts magistrats du parquet de Moroni, l’opposant était accablé par Philippe Verdon, un de ses amis qui se serait retourné contre lui.


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